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A la différence des autres armées entrant en guerre en aoüt 1914, l'armée Britannique avait récemment participé à un conflit, au cours des Guerres des Boers en Afrique du Sud, et en avait profité pour tirer des enseignements pratiques face à une armée non conventionnelle, mais équipée de matériel moderne. Outre l'artillerie, ces leçons induirent en particulier la création d'une série de grenades modernes, dont la première apparut en 1908. Cette 'Grenade Nr 1, General Service' équipait le corps expéditionnaire Britannique lors de son entrée en guerre.
Comme pour les autres belligérants toutefois, l'expérience de la guerre des tranchées entraîna des besoins de grenade croissants en quantité et en technicité, et des modèles improvisés furent développés parallèlement à l'évolution des modèles réglementaires.
Issue de ceux-ci, la grenade Mills, apparue au cours de 1916, sera incontestablement la meilleure grenade à main du conflit et connaîtra une très longue carrière internationale ensuite.
Grenade à main Battye |
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Comme toutes les armées en guerre, les Britanniques durent compenser le manque de grenades réglementaires au début du conflit par une production de grenades artisanales. La grenade Battye date de mai 1915 et est une improvisation due à un certain Major Battye qui fabriquera ce simple cylindre fragmenté à Béthune (France), à plusieurs milliers d'exemplaires. L'emploi de grenades d'improvisation, dont celle-ci n'est qu'un exemple, fut interdit à la fin 1915 dans l'armée anglaise, suite aux nombreux accidents. Poids total 550 g, dont l'explosif (ammonal) |
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Grenade Battye |
Grenade Battye vide |
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Grenade Battye - Schéma d'époque avec un allumeur à percussion simple |
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Grenade à main (et à fusil) Mills |
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Ce sont deux Belges, l'ingénieur Albert Dewandre et le Capitaine Léon Roland (de la Compagnie Belge des Munitions Militaires) qui conçurent avant guerre le principe de cette grenade moderne : système allumeur automatique entièrement interne et étanchéité parfaite. Le début de la Grande Guerre interrompit le développement (le capitaine Roland étant fait prisonnier), et c'est l'industriel Anglais William Mills qui rencontra Dewandre dès la fin de 1914, rendit le concept théorique réalisable, et le fit breveter dès février 1915.
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Grenade Mills N°5 MkI. |
Grenade Mills N°5 MkI, vue de devant avec la vis de remplissage. |
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Grenade Mills N°5 MkI, vue de dessous, bouchon retiré montrant le percuteur, sans le tube central, la mèche et le détonateur. |
Grenade Mills N°5 MkI, détail du bouchon de baset avec marques de fabrique ('Nr5 MkI - 10/15 - Calthorpe Motor'). |
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Grenades Mills N°5 MkI, la carcasse de celle de gauche a été trouvée dans les Flandres près de Hooge |
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Grenade Mills N°5 MkI - Schéma d'époque. |
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Grenade oeuf à main Britannique |
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La petite et maniable grenade oeuf allemande '('Eierhandgranate')' inspire les Britanniques qui introduisent dès la fin 1917 une copie constituée d'un corps en fonte et d'un simple allumeur à percussion et retard de 5 secondes. Cette Hand Grenade n°34 arme connaîtra 4 variantes successives :
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Grenade à main n°34 Mk III - vue montrant la vis de chargement en pleine face |
Grenade à main n°34 Mk III - logement de l'allumeur |
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Grenade à main n°34 Mk III, allumeur à percussion démonté (détonateur absent) |
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Grenade percutante à fusil MARTEN HALE 'Mexicaine' |
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Sur la même base technologique que celle de la grenade percutante à main N°1 MkI, MKII et MkIII General Service des Royal Laboratory de Woolwich (1908) qui était issue de l'expérience des combats de la guerre des Boers, la société privée Marten Hale Cotton Powder Ltd fabrique dès 1907 une grenade percutante destinée à l'armée Mexicaine. Pour faire face à l'insuffisance de la production de la grenade réglementaire N°1 par rapport aux besoins de l'Armée Britannique engagée en Europe en 1914, l'Etat-Major adopte cette grenade privée et la nomme grenade à main et à fusil N°2 MkI (elle sera également utilisée par l'Armée Française). |
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Grenade à fusil N°2 Mk I reconstituée. Marquage : 'THE COTTON POWDER Co Ltd - HALES PATENT LONDON - 8 M/M - B' Il s'agit donc d'un modèle adapté pour le tir avec les fusils Lebels de l'Armée Française. |
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Grenade à fusil N°2 Mk I. Détail du corps sectionné pour en faire un objet d'artisanat de tranchée. |
Grenade à fusil N°2 Mk I. Montage en souvenir de guerre, artisanat de tranchée. |
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Grenade à fusil N°2 Mk I - Schéma d'époque. |
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Grenade percutante à fusil N°3 MkI et MkII |
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Forte de son expérience acquise par la fabrication de la grenade à main et à fusil N°2 et son emploi, la société Marten Hale Cotton Powder Ltd développe une grenade à fusil percutante pourvue d'un système de sécurité bien plus sophistiqué, et un plus grand pouvoir léthal. |
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Grenade à fusil N°3 Mk II. |
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Grenade à fusil N°3 Mk II. Vue sur l'hélice, une des deux pinces de serrage sur le canon, et la bague de sécurité munie de sa goupille. |
Grenade à fusil N°3 Mk II. Vue sur le capuchon de tête, sous lequel se trouve le détonateur et l'amorce. |
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Grenade à fusil N°3 Mk II. Marquage sur l'hélice : 'THE COTTON POWDER Co Ltd - LONDON - HALE'S PATENT'. |
Grenade à fusil N°3 Mk II. Schéma d'époque. |
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Grenade à fusil N°20 |
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En 1915 apparaît donc une nouvelle grenade à fusil, la grenade à fusil N°3 inspirée du modèle percutant commercial Marten Hale et qui résolvait les problèmes de sécurité associés à la grenade à main et à fusil N°2. Si le mécanisme ingénieux de sécurité qui comportait une hélice dont la rotation créée par l'écoulement d'air en vol armait la grenade au début de sa trajectoire était efficace, il rendait également la fabrication complexe et donc coûteuse.
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Grenade à fusil N°20 Mk I avec tige |
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Grenade à fusil N°20 Mk I avec tige, détail du dessus, bouchon porte détonateur dévissé |
Grenade à fusil N°20 Mk I avec tige, vue sur le bouchon - marquage 'G.T.L.' |
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Grenade à fusil N°20 Mk I avec tige - Zoom sur la base contenant le mécanisme d'armement. Vue de la bague coulissante retenue par la goupille se sécurité. |
Grenade à fusil N°20 Mk I avec tige - Schema d'époque |
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Grenade à fusil N°22 'Pépin' |
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L'armée Britannique fait fabriquer à partir de mai 1915 des grenades à main quadrillées en forme de pépin de raisin, nommées 'Grenade à main Newton Pépin'. Dangereuses, elles inspireront la grenade Française Citron Foug, ainsi que la grenade à fusil Britannique N°17 MkI (juin 1917), qui sera améliorée rapidement pour devenir la grenade à fusil N°22 Mk I. |
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Grenade à fusil N°22 |
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Grenade à fusil N°22, corps typique en forme de calice |
Grenade à fusil N°22, détail de la tête. |
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Grenade à fusil N°22. Schéma d'époque. |
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Grenade à fusil N°24 |
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La grenade à fusil N°24 Mk I est une autre simplification datée de juin 1917 de la série de grenades à fusil N°3 à N°20. |
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Grenade à fusil N°24 Mk I avec tige. Corps préfragmenté transversalement - Photo Luc Malchair |
Grenade à fusil N°24 Mk I - Schéma d'époque |
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Grenade à fusil N°24 Mk I avec tige, corps préfragmenté |
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Grenade à fusil N°24 Mk II avec tige, corps lisse |
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Grenade à fusil N°24 Mk II avec tige, détail de la queue, avec goupille de sécurité |
Grenade à fusil N°24 Mk II avec tige, détail de la tête, capuchon dévissé (perdu) |
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Grenade à fusil N°35 |
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Ultime évolution apparue en mai 1918 de la prolifique famille des grenades à fusil Britanniques, la grenade à fusil N°35 Mk I est une simplification de la grenade Nr24 MkII, dont la base de laiton a été encore raccourcie, et dont la goupile de sécurité passe dans la bague de sécurité et non plus sous sa base. |
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Grenade à fusil N°35 Mk I avec tige, corps lisse |
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Grenade à fusil N°35 Mk I avec tige, détail de la queue raccourcie, avec goupille de sécurité |
Grenade à fusil N°35 Mk I avec tige, détail de la tête. Marquage 'Nr35 MKI - 1917 - W.S. & S. |
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Grenade à fusil N°35 Mk I avec tige. Grenade démontée avec bouchon en bakélite et tube porte-amorce, queue en laiton avec tube guide de percuteur (et ressort), bague de sécurité et goupille, et tige en acier. |
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