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En France les décideurs de l'époque ne purent résister à la tentation de l'utiliser pour toutes les missions de guerre. L'heure était clairement à la rationalisation. Il est permis de penser - avis tout personnel - que ceci peut être un indice pour comprendre l'histoire particulière des fusées Françaises : Comparativement au foisonnement de modèles Allemands, il y eu un peu moins de familles de fusées Françaises en usage durant la Grande Guerre, de formes souvent semblables mais au fonctionnement parfois modulable en usine (tel que par adjonction d'un détonateur pour pouvoir faire détoner des obus au TNT, ou d'un petit grain de poudre comprimée servant de retard de quelques centièmes de secondes).
Leur relative polyvalence rend le classement des fusées percutantes Françaises parfois malaisé puisque par exemple :
Pour cette raison le choix a été fait dans cette présentation de regrouper les fusées percutantes instantanées qui disposaient en variantes 'percutantes pures' ou 'percutantes retardées' dans la même rubrique 'percutantes', et de ne regrouper dans une rubrique 'instantanées' que les modèles conçus pour provoquer une explosion nettement au-dessus de la surface du sol. De même nous n'avons pas non plus cherché à séparer les fusées de l'artillerie de tranchées de celles de l'artillerie.
Une autre caractéristique concerne les fusées fusantes ou à double effet : la France fut le seul pays à privilégier quasi exclusivement les systèmes à barillet et tube fusant spiralé, là où la plupart des autres nations mirent surtout en oeuvre les systèmes à plateaux.
Les modèles de fusées Françaises de 1914 / 1918 se distinguent également par leur relative simplicité et leur faible masse. Enfin, comparativement aux fusées Allemandes, les fusées Françaises se distinguent par l'utilisation quasiment systématique de matériaux nobles (laiton) dont ne manquait pas cette nation bien approvisionnée par ses alliés et ses colonies.
Pour ces raisons, les fusées Françaises que l'on retrouve de nos jours sont certes souvent moins impressionnantes en poids que la plupart de leurs consoeurs d'autres nations, mais souvent en relatif bon état car moins corrodées que les fusées Allemandes fabriquées avec des matériaux de moins en mois nobles en raison du blocus maritime.
Une dernière - et potentiellement mortelle - caractéristique des fusées Françaises de la Grande Guerre est la présence, pour celles qui ont été conçues après l'apparition des obues explosifs modernes remplaçant les obus à poudre noire, d'un petit détonateur vissé ou parfois intégré en bout de queue de la fusée, empli d'une petite quantité de matériel explosif instable. Ce détonateur devait provoquer la détonation d'une plus puissante gaine relais intégrée dans l'obus. Ces petits détonateurs peuvent encore parfois être présents sur les fusées observables sur d'anciens champs de bataille et demeurent dangereusesment susceptibles, même après plus de 100 ans.
Les appellations sont simples et relativement bien normalisées, indiquant le plus souvent le type de fonctionnement, le diamètre externe de la fusée au raccord avec l'ogive de l'obus, celui de son filetage de queue, l'année de conception et/ou éventuellement de révision, et souvent le nom du design ou du concepteur (homme ou société).
Fusée Henriet 25/38 Mle 1874/75 |
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Au cours des dernières décennies du XIXe siècle, l'artillerie connaît une très rapide évolution technologique qui touche également les munitions et les fusées. Ainsi, en France, après les rudimentaires fusées percutantes à refoulement apparaissent les premiers mécanismes percutants à inertie comme les systèmes Tardy (1860), Double Réaction (1865), Friction Tardy (1870) puis Maucourant (1876).
Au départ du coup, le ressort de sécurité dans la masselotte se comprimait sous le recul de celle-ci, permettant à la masselotte de reculer en démasquant la pointe du rugueux? Celui-ci écartait les lames de l'agrafe et se clipsait ainsi en position démasquée. Ce mouvement armait ainsi le système percutant. En vol, seule la membrane protectrice de l'amorce pouvait prévenir une explosion accidentelle. A l'impact sur une cible, la masselotte projetait le rugueux vers l'avant. Celui-ci perçait la membrane protectrice et allumait l'amorce. La flamme de celle-ci était communiquée à la chambre à poudre qui l'amplifiait et la dirigeait vers l'arrière de la queue, mettant à feu au travers de l'évent la charge de l'obus. La fusée Henriet armait les vieux obus explosifs de 5 et de 7, mais aussi ceux de 80, 90 et 95 mm de campagne, ainsi que ceux de 138 mm de Siège. Elle était interchangeable avec la 'Fusée Budin Mle 1875 ', et il est vraisemblable que ces fusées obsolètes furent utilisées avec de vieux stocks d'obus tirés par de vieilles bouches à feu rappelées des arsenaux au cours des premiers mois de la Grande Guerre. |
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Fusée 25/38 Mod 74/75 Henriet. Remarquer le trou latéral dans le filetage, foré pour permettre la communication entre le haut de la chambre à poudre et le système percutant. Son positionnement permet d'identifier un modèle 74/75 doté d'une chambre allongée. |
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Fusée 25/38 Mod 74/75 Henriet. Vue arrière avec le trou presque central de l'arrière su système percutant, et le trou plus latéral de la chambre à poudre |
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Fusée 25/38 Mod 74/75 Henriet. Marquage '75' indiquant l'année de fabrication 1875 |
Fusée 25/38 Mod 74/75 Henriet. Vue du dessus avec le bouchon supérieur du système percutant désaxé. |
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Fusée 25/38 Mod 74/75 Henriet côte à côte avec la fusée Budin de profil identique |
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Fusée 25/38 Mod 74 Henriet. Schéma moderne montrant la séquence d'armement par agrafe et la percussion à l'arrivée. Remarquer la chambre à poudre parralèle au logement du mécanisme percutant, courte, et donc typique d'un modèle 74 original. |
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Fusée Budin 25/38 Mle 1875 |
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L'Après guerre de 1870, qui avait vu les armées de l'Empereur Français Napoléon III défaites par celles du jeune Ier Reich Allemand, coïncida en France avec de nombreux développements de technologie militaire, particulièrement dans le domaine de l'artillerie, et donc également des fusées.
Les anciennes fusées percutantes Desmarest (1859) et Tardy (1860) furent peu à peu remplacées par une nouvelle génération de matériel plus perfectionné. Les principes de ces nouveaux systèmes percutants Henriet (1874), Budin (1875), Siège et Montagne (1878), Saussier (1887) et Robin (1888), dotées de mécanismes de sécurité, d'armement et de percussion de plus en plus fiables, seront par la suite utilisés dans les fusées du XXe siècle. La Fusée percutante de 25/38 mm système Budin, modèle 1875 en bronze est due au Lieutenant Budin. Elle semble inspirée de la fusée Henriet de 1874, dont elle garde le principe (dont le système d'armement par agrafe) mais présente trois modifications majeures qui feront date :
Au départ du coup, l'inertie projetait la masselotte vers le bas, les lames de laiton se comprimaient et laissaient le porte-amorce pénétrer complètement dans le logement central. Ainsi démasquée, l'amorce n'était plus séparée du rugueux que par le ressort de sûreté pendant le vol et l'obus était donc armé. Sous le choc d'arrivée, l'ensemble maintenant solidaire masselotte / porte-amorce était projeté vers l'avant, comprimait le ressort de sûreté, et venait heurter le rugueux, déclenchant l'explosion de l'obus sous l'effet de la flamme de la chambre à poudre sous l'amorce. Le bouchon de tête porte-rugueux était entaillé d'une gorge de rupture, au niveau de laquelle la tête pouvait éventuellement se sectionner à l'impact sans perturber le fonctionnement. Lorsque cette fusée était armée, une simple chute de 50 cm suffisait à la faire fonctionner. Deux modifications (1879 pour la Marine et 1881 pour l'armée de Terre) sont connues et notées sur la fusée par une marque 'M'. La fusée Budin armait les vieux obus explosifs de 5 et de 7, mais aussi ceux de 80, 90 et 95 mm de campagne, ainsi que ceux de 138 mm de Siège. Elle était interchangeable avec la 'Fusée Henriet Mle 1874 et 1874/75 ', et il est vraisemblable que ces fusées obsolètes furent utilisées avec de vieux stocks d'obus tirés par de vieilles bouches à feu rappelées des arsenaux au cours des premiers mois de la Grande Guerre. |
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Fusée 25/38 Mod 75 Budin. Inscriptions : 'CP - 74', et deux petits 'B' sur le dessus du cône. Que cet exemplaire semble avoir été fabriqué en 1874, soit un an avant l'année d'adoption 1875, est une énigme pour moi... |
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Fusée 25/38 Mod 75 Budin. Illustration d'époque. |
Fusée 25/38 Mod 75 Budin. Vue du dessus avec le large bouchon de tête |
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Fusée 25/38 Mod 75 Budin. Les marquages de ces 5 exemplaires donnent plusieurs dates de fabrication ('74', '75', '76' et '77'). |
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Fusées 25/38 Mod 75 Budin. Vue du dessus |
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système percutant Budin (appartenant à une fusée double effet de 25/38 Mle 1880) |
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Fusées 25/38 Mod 75 Budin. Vue arrière de deux modèles montrant le canal de communication de la flamme de la chambre à poudre |
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Fusée 25/38 Mod 75. Schéma d'époque montrant la séquence d'armement |
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Fusée Desmarest Mle 1877 pour obus de 37 mm et de 47 mm |
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En 1877 l'armée et la Marine Françaises adoptent une version miniaturisée de la Fusée Desmarest de 22 mm Mle 1859 pour équiper les obus explosifs en fonte canons de 37 mm et de 47 mm.
Aux dimensions près, le mécanisme interne simplissime du système Desmarest initial était conservé avec le porte rugeux refoulable en bois protégé par une couche de vernis à la gomme laque et fixé par des pointes au corps de la fusée, et le sabot arrière en bois porte amorce, maintenu par des goupilles, raccordé au corps de l'obus par un évent percé au travers du fond en laiton et juste protégé par un opercule de papier. Le profil de la fusée Fusée non détonateur percutante de 25 Mle 1877 pour obus de 37 mm et de 47 mm, système Desmarest était réduit proportionnellement pour s'adapter aux petits projectiles de 37 mm et de 47 mm avec un pas de vis de queue de 13.5 mm, et la tête adoptait cette fois un profil tronconique dont l'angle s'adaptait bien au profil de l'ogive de l'obus sur lequel elle se montait, au lieu de la forme hexagonale de la fusée originale de campagne. Une rondelle en etain assurait l'etancheite entre fusée et obus. La fusée Desmarest Mle 1877 armait les obus explosifs en fonte des
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Fusée Mle 77 Desmarest. Marquages 'L4 7 4 16'. remarquer la rondelle d'etancheite en etain. |
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Fusée Mle 77 Desmarest. Vue avant sur la protection du bouchon en bois. |
Fusée Mle 77 Desmarest. Vue arrière sur l'évent de la flamme |
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Fusée Mle 77 Desmarest. Vue sur un exemplaire encore sur son obus de 37. La protection du bouchon a disparu, et on peut voir des restes de la pièce on bois |
Fusée Mle 77 Desmarest. Schéma moderne |
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Fusée S.M. 25/38, 30/45 et 40/55 Mle 1878-81 et 1878-92 |
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conçue en 1878 pour l'artillerie de Siège et de montagne ('S.M.'), dont le réglage des tirs courbes impliquait l'emploi de charges propulsives variables qui ne permettaient pas d'assurer l'armement des fusées percutantes Budin ou Henriet, la Fusée percutante Siège et Montagne (S.M.) modèle 1878 en bronze était construite pour s'armer avec la même sécurité à forte quelque soit la vitesse initiale donnée par une forte ou une faible charge. De plus, sa sensibilité permettait d'assurer son fonctionnement à l'arrivée même pour des vitesses relativement faibles.
Pour obtenir ces caractéristiques, plusieurs modifications furent apportées au désormais classique système percutant par masselotte porte-amorce mobile Budin, armement par agrafe et ressort de sûreté :
Ces caractéristiques furent d'ailleurs à l'origine de son choix pour l'armement des projectiles des tous premiers mortiers de tranchée règlementaires Français, en attendant l'arrivée de dispositifs spécifiques. La fusée percutante Siège et Montagne équipait principalement les projectiles explosifs des
Il existe de nombreuses variantes de cette fusée, de par des modifications de leur mécanisme interne, identifiées par leur année de modèle, ou par leur forme : Variantes dues aux mécanismes internes :
Variantes de forme :
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Fusée 25/38 Mod 78 Siège et Montagne. modèle original, marquages : '78'. Remarquer l'allongement considérable de la queue par rapport aux modèles précédents, nécessaire pour inclure le mécanisme de double armement. |
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Fusées Siège et Montagne de diverses variantes. Vue du dessus permettant de reconnaître les modèles 1878 (sans bouchon), 1878/81 (avec bouchon large) et 1878/92 (avec bouchon étroit). |
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Fusée 30/45 Mod 78-81. Divers exemplaires dont un est encore accompagné de restes de l'obus |
Fusée 30/45 Mod 78-92. Divers exemplaires dont deux sont encore accompagnés de restes de l'obus |
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Fusée 30/45 Mod 78-81 observée à Massiges (Champagne). Remarquer la double enveloppe explosée. Le filetage visible est celui de la gaine du détonateur ECP 12-14 dans lequel est vissée la fusée. Inscriptions : '30 45' - 'Mle 78 81' - '82' - 'ECP R 6 08' |
Fusée 30/45 Mod 78-81. Vue du dessus. Traces de peinture rouge en fond de trait de vis, typique des fusées de modèle 81 non modifiées 1915 (peintes en noir). Inscriptions : '81' |
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Fusée 30/45 Mod 78-92. La variante 92, reconnaissable à son bouchon de moindre diamètre qui a été partiellement éjecté par l'explosion, est plus rare. |
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Fusées Siège et Montagne de diverses variantes. Vue arrière présentant différents types de configuration de queue, avec de simples évents pour les modèles 1878/81, et des bouchons larges pour les 1878 et 1878/92. |
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Fusées Siège et Montagne de diverses variantes, et différents filetages. De gauche à droite Mle 1878/92 de 35/38 (inhabituelle, avec adaptateur sur une 25/38), 1878/81 de 30/45, 1878/81 de 25/38, 1878 de 25/38 et 1878 (/92 ?) de 30/45. |
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Fusée 30/45 Mod 78-81. Exemplaire encore sur ogive : un 'champignon' Français comme l'appellent les visiteurs de champ de bataille, partie d'un obus de bon calibre (voir épaisseur des parois), observé à Massiges (Champagne) |
Fusée 30/45 Mod 78-81. Schéma d'époque. La gorge de rupture pratiquée dans le bouchon de tête est bien visible. Elle avait été introduite initialement dans les fusées Budin et était destinée à conserver intacte la partie basse du bouchon et donc le rugueux, si l'énergie du choc d'impact fracturait la tête. |
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Fusée 24/31 Mle 1899 et 1899-08 |
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Le système percutant à inertie et sécurité à agrafe connait une nouvelle évolution en 1886 avec le système Robin du nom de son concepteur. Reprenant le principe du système Budin de 1875 de la Fusée percutante de 25/38 Mle 1875 avec un rugueux fixe sous le bonchon de tête et une masselotte porte-amorce mobile à armement par agrafe, elle héritait des améliorations apportées en 1884 par le système Saussier utilisé dans la Fusée à double effet de 30/38 Mod 1884 .
Brièvement introduit en 1886 par la Marine dans sa Fusée à double effet de 18/28 Mle 1886 pour obus de 65 mm, ce nouveau système Robin devint surtout célèbre depuis son introduction dans la nouvelle Fusée non détonateur percutante de 22/31 Mle 1888, système Robin. Il introduisait des évolutions majeures, dont :
La descendante la plus célèbre de ce système fut la Fusée détonateur percutante de 24/31 Mle 1899 système Robin-Lejay, première fusée percutante Française conçue avec un détonateur intégré pour emploi avec les obus à charge explosive (pas de poudre noire) et accessoire classique des obus percutants de nombreux calibres en août 1914. La fusée se décomposait en 3 parties distinctes :
En 1914, l'armée Française dut vite admettre que les tirs d'artillerie se faisaient le plus souvent à une trop grande distance que pour permettre des tirs aussi rasants. En conséquence, les fusées du modèle original, sans retard, furent à nouveau utilisées. Les deux variantes ne sont pas distinguables extérieurement, sauf lorsque la peinture du capuchon de sécurité est toujours visible : vernis blanc brillant pour la fusée Mle 99 originale sans retard et vernis noir pour la Mle 99-O8 avec retard, ou selon la forme du tube arrière. |
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Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08. |
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Fusées 24/31 Mod 99 ou 99-08. On observe souvent des vestiges comme ceux de gauche sur les anciens champs de bataille |
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Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08 : Trois exemplaires complets, avec leurs détonateurs |
Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08. A gauche un rare spécimen dont la coiffe du système Lejay est inhabituellement réalisée en laiton, en lieu et place de l'acier habituel. |
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Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08. détonateur démonté |
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Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08. Vue arrière montrant les pattes de l'agrafe d'armement et la masselotte mobile d'armement avec deux épaulements externes sorie de son logement. |
Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08. Coiffe démontée (photo Luc Malchair) |
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Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08. Coupe mettant bien en évidence le système Lejay dans la coiffe |
Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08. Remarquer les traces des inscriptions d'origine ainsi que le trait de vis sur la coiffe en acier, qui permettait d'accéder au système d'armement Lejay |
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Fusée 24/31 Mod 99 ou 99-08. Schéma d'époque montrant des types de marquages de cette fusée. |
Fusée 24/31 Mod 99-08 (avec retard de 0,05 s). Schéma d'époque |
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Fusée 24/31 Mle 1899-1915, système Robin |
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L'emploi des fusées percutantes 24/31 Mle 1899 et 1899-08 présentaient certains inconvénients dans des cas précis d'utilistation :
Dans la Fusée détonateur percutante de 24/31 modèle 1899-15 second modèle, système Robin apparue peu après, la tête à bouchon porte rugueux de tête était substitué par une tête encore plus massive munie d'un plus petit bouchon de tête de diamètre similaire à celui du rugueux. Trois versions de ces deux modèles existaient en fonction du retard intégré d'origine :
Enfin, un modèle à court retard et corps en acier fut créé en 1916 pour le tir anti-char, avec un bouchon de tête hémisphérique peint en jaune. Cette fusée équipait la plupart des projectiles explosifs de calibres variés des :
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Fusées 24/31 Mod 99-15. |
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Fusées 24/31 Mod 99-15. modèle initial (à gauche) avec gros bouchon et restes de peinture noire indiquant une fusée non retardée, et second modèle (à droite) avec petit bouchon, côte à côte |
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Fusée 24/31 Mod 99-15. Premier et second modèles vus de profil, indiscernables. |
Fusée 24/31 Mod 99-15. Premier et second modèle, amorces de détonateur démontées |
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Fusée 24/31 Mod 99-15. Photo Luc Malchair |
Fusée 24/31 Mod 99-15. Schéma moderne du second modèle (avec petit bouchon de tête) |
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Fusée Mle 1915 Schneider pour obus de 105 mm |
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Usuellement l'apanage des ateliers de l'armée tels que ceux de l'Ecole Centrale de Pyrotechnie, la conception et la fabrication des fusées Françaises de la grande guerre s'élargit à quelques ateliers privés, au fur et à mesure que les matériels de ceux-ci, jusqu'alors destinés à l'exportation, étaient adoptés par l'Etat-Major.
Ainsi l'arrivée du très bon Canon de Campagne de 105mm Mle 1913 des établissements Schneider du Creusot ouvrit la porte à la fourniture par le même industriel de munitions et de fusées de sa conception. Ceci explique que l'on retrouve dans ces artifices conçus en-dehors des arsenaux d'état des choix technologiques parfois fort différents de ceux des concepteurs classiques. Ce fut bien le cas avec cette Fusée-détonateur de tête percutante modèle 1915 pour obus de moyen calibre Schneider en laiton, qui était atypique sur plusieurs points :
L'ingénieux système percutant inventé par Schneider fonctionnait par inertie et était à armement inertiel et centrifuge. Il était composé d'un rugueux fixe, séparé d'une lourde masselotte porte-amorce mobile par un ressort de sûreté. Les mouvements de cette masselotte étaient empêchés au repos par des segments se calant dans une gorge de la masselotte et pressés contre celle-ci par un ressort les ceinturant. Une bague cylindrique de sécurité était pressée contre la partie supérieure de la chambre de la masselotte par un ressort de bague. Au départ du coup, l'inertie faisait descendre la bague de sécurité autour des segments, en comprimant son ressort. Tans que l'accélération continuait (dans le tube), les segments ne pouvaient donc s'écarter malgré la rotation de l'obus et la fusée était donc sécurisée. A la sortie de la bouche à feu, l'accélération cessait et le ressort de bague repoussait la bague vers l'avant. Ceci libérait les segments qui pouvaient ainsi s'écarter sous l'effet de la force centrifuge en distendant leur ressort. Les mouvements de la masselotte n'étaient alors plus empêchés que par le ressort dee sûreté séparant le rugueux et l'amorce. A l'impact, celui-ci était aisément comprimé par le choc d'arrivée projetant la masselotte vers l'avant et permettant l'explosion. La flamme de l'amorce était transmise à l'amorce de détonateur (de type Schneider) au travers d'un canal porte-feu. Ce système percutant se retrouvera, aux dimensions près, dans les Fusées de 24/31 Mod 1916 système Schneider de divers Tracés. Située en tête de la fusée, sous un bouchon fileté, la sécurité supplémentaire pyrotechnique fonctionnait comme celle de beaucoup de dispositifs Allemands : un concuteur venait au départ du coup percuter une amorce qui enflammait un grain de poudre. La combustion de celui-ci libérait les mouvements d'un piston qui calait au repos la lourde masselotte du système percutant et masquait la pointe du rugueux fixe. La fusée était hermétique et l'absence d'orifice d'échappement des gaz de combustion du système de sécurité pyrotechnique était compensé par une chambre de détente interne. Cette fusée équipait exclusivement les obus explosifs Schneider des
Des exemplaires de forme plus conique ont été observés (voir photos) sur les champs de bataille, sans que cette variante n'ait été identifiée. |
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Fusée Schneider Mle 1915 pour moyen calibre. Associée à l'amorce de détonateur spécifique, de conception Schneider également. (Photo Luc Malchair) |
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Fusée Schneider Mle 1915 pour moyen calibre. Vue sur l'amorce de détonateur spécifique Schneider démontée. (Photo Luc Malchair) |
Fusée Schneider Mle 1915 pour moyen calibre. Un autre exemplaire observé en Champagne. Seule la partie haute a survécu : le filetage de 47,5 mm a été arraché |
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Fusée Schneider Mle 1915 pour moyen calibre. modèle original (à droite) à côté de sa variante (à gauche) non identifiée et observée en Champagne. |
Fusée Schneider Mle 1915 pour moyen calibre. Vue arrière qui vaut pour une coupe au niveau du filetage : la variante et le modèle initial sont identiques vus sous cet angle |
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Fusée Schneider Mle 1915 pour moyen calibre. Deux exemplaires, l'un est encore en place sur un reste d'ogive d'obus Schneider de 105 mm. Vue du dessus, avec le bouchon vissé porte-sécurité pyrotechnique |
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Fusée Schneider Mle 1915 pour moyen calibre. Vue de côté des deux exemplaires. L'explosion a presque éjecté la fusée de gauche de son ogive. |
Fusée Schneider Mle 1915 pour moyen calibre. Schéma d'époque |
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Fusée de 24/31 Schneider |
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Le savoir-faire des ateliers Schneider au Creusot était connu dans le monde entier, entre autres dans le domaine de l'artillerie. Plutôt tournés vers l'exportation avant guerre, ils participèrent à l'effort de guerre Français en concevant et fournissant canons et munitions.
En 1916, Schneider propose ainsi une nouvelle fusée percutante basée sur le mécanisme percutant développé pour sa Fusée Mle 1915 pour obus Schneider de moyen calibre, et destiné à remplacer les fusées percutantes instantanées 'I' Mle 1914 ou 'I.A.' Mle 1915 ou 'I.A.L.' Mle 1916 qui présentaient de nombreux problèmes. Cette Fusée-détonateur percutante de 24/31 modèle 1916, système Schneider était réalisée entièrement en laiton. Son corps était similaire à celui des fusées percutantes Françaises classiques, au gabarit 24/31, ainsi que le profil de ses tracés les plus classiques (Tracés A. 1644 B., A. 1772 et A. 1820 similaires à la fusée Robin-Lejay Mle 1899; Tracés A. 1644 B.A. et A. 1853 similaires à la fusée Peuch Mle 1914). intérieurement, la fusée reprenait le mécanisme percutant de la fusée Mle 1915 pour obus Schneider de moyen calibre, de dimensions réduites mais avec le même armement en deux temps par inertie (bague) et force centrifuge (segments). Elle ne possédait toutefois pas de système d'armement pyrotechnique supplémentaire. Le mécanisme ne s'armant que pour des vitesses de rotation > 12000 tours/minute, cette fusée ne pouvait s'employer qu'avec les projectiles du canon de 75mm Mle 1897. La charge explosive embarquée était encore un détonateur de 2 grammes de fulminate. La fusée existait en version sans retard (tête peinte en blanc) et en version avec petit retard de 0.05s (tête peinte en noir). La même base servit à la mise en service de plusieurs fusées dérivées dont les plus célèbres, désignées par leur 'numéro de tracé' des catalogues Schneider sont :
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Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1644 B. Profil très similaire à la fusée 24/31 Robin/Lejay Mle 1899 |
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Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1644 B. Une première différence extérieure avec la 24/31 Mle 1899 consiste dans la coiffe supérieure qui est en laiton plutôt qu'en acier et ne possède aucun trait de vis. |
Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1644 B. Une autre différence externe majeure avec la 24/31 Mle 1899 se voit avec l'amorce de détonateur dont le pas de vis mâle s'insère dans une bague de raccordement en laiton. |
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Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1644 B. Cet exemplaire présente encore des traces de peinture blanche qui indiquent un modèle non retardé |
Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1644 B. Zoom sur la coiffe avec le trou de la goupille qui maintenait l'écrou porte-rugueux en position |
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Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1644 B. (haut) et fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1853 (bas). Outre la différence de hauteur de coiffe, remarquer la différence de profil de queue, de montage d'amorce de détonateur, et de jointure entre coiffe et cône dans ces deux représentantes des deux grandes familles |
Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1772 ou 1820. La coiffe vissée de ces séries plutôt que monobloc des séries précédentes est ici presque arrachée. |
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Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1853. Cette fois c'est avec la fusée de 24/31 'I' Mle 1914 que le profil s'apparente |
Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1644 D. ter. de 24/40.5 mm. Le profil de ces fusées est complètement différent, avec cette têtecônique typique. |
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Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1772 ou 1820. sur ogive de 75 mm |
Fusée Schneider Mle 1916 tracé A. 1772 ou 1820. Schéma d'époque |
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Fusée 24/31 Mod 1916 'P.R.' |
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En 1916 le Capitaine Remondy reprit et améliora le dispositif de sécurité à rampes hélicoïdales de la Fusée percutante 'I' de 24/31 modèle 1914, système Peuch, afin de l'adapter aux projectiles et conditions de tir de l'artillerie de tranchées.
Dans son nouveau modèle qui prendra le nom de Fusée-détonateur percutante de 24/31 Mle 1916, système Peuch-Remondy, le concepteur introduisit plusieurs améliorations. Comme premier changement majeur, le système à refoulement de la tête avec bouchon porte rugueux coulissant bloqué dans le logement central par billes d'acier disparaissait au profit d'une simple tête massive à rugueux fixe. Cette caractéristique rendait la tête de la fusée particulièrement robuste et moins sensible à l'humidité, bien adaptée aux conditions rudes de l'artillerie de tranchées. Le système de sécurité avec masselotte arrière, pièce de sécurité et porte amorce à rampes hélicoïdales pour masquage de l'amorce était lui aussi sensiblement modifié. Si la pièce de sécurité supérieure restait similaire avec ses dents taillées en rampes, cette fois la masselotte inférieure était constituée d'une pièce basse symétrique creuse, avec dents taillées en rampes, et le porte-amorce était une pièce cylindrique centrale distincte le long de laquelle les pièces mobiles hautes et basses pouvaient coulisser, et munie de bosselages latéraux dont les faces supérieures et inférieures étaient usinées selon les mêmes rampes que ces pièces. Ce nouveau dispositif de sûreté permettait un armement en deux temps :
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Fusée 24/31 mod. P.R. 1916, avec son détonateur de queue. Cette fusée, faite pour s'armer sous de faibles accélérations, est particulièrement sensible et dangereuse |
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Fusée 24/31 mod. P.R. 1916. Second modèle avec orifice de tête rebouché, pour montage du rugueux. Cette fusée est montée via un adaptateur sur la partie supérieure d'une ogive d'artillerie de tranchée. |
Fusée 24/31 mod. P.R. 1916. Amorce de détonateur démontée (vide) (photo Luc Malchair) |
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Fusée 24/31 mod. P.R. 1916. A droite le modèle initial, sans orifice pour le rugueux, et à gache le second modèle. Les deux fusées sont encore montées sur un fragment d'ogive d'artillerie de tranchée, aplatie par l'explosion, mais reconnaissable à la finesse de sa tôle. |
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Fusée 24/31 mod. P.R. 1916. Traces d'inscription sur le cône |
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Fusée 24/31 mod. P.R. 1916. Schéma d'époque montrant le fonctionnement du mécanisme d'armement |
Fusée 24/31 mod. P.R. 1916. Schéma d'époque avec un détail des rampes hélicoïdales |
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Fusée 24/31 'I' Mle 1914 Peuch |
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En 1914 une fusée nouvelle est introduite, conçue par le Chef d'Atelier Peuch de l'Ecole Centrale de Pyrotechnie. Si la forme et les proportions pourraient suggérer une simple évolution des classiques fusées percutantes 24/31 Mle 1899 et 1899-08 Robin / Lejay, il s'agit en fait d'un système interne complètement différent, donnant naissance à la première fusée instantanée Française.
La Fusée-détonateur percutante 'I' de 24/31 modèle 1914 système Peuch bénéficiait de plusieurs principes novateurs qui lui permettaient un fonctionnement très rapide à inertie et refoulement :
Au repos, la masselotte supérieure (pièce de sécurité) et la masselotte inférieure étaient assemblées dent contre dent, solidarisées par les deux goupilles de la masselotte en forme de disque qui les traversaient par des trous usinés à cet effet, et par une petite goupille d'étain transversale. Le ressort de sécurité supérieur placé entre la masselotte supérieure et le rugueux, ainsi que le petit ressort d'armement enroulé à la base de la tige porte amorce sous le disque masselotte maintenanint également cet assemblage en position intermédiaire. Dans cette configuration allongée, l'ensemble était assez long pour escamoter l'amorce positionnée au bout due la tige centrale, et qui était ainsi hors de portée du rugueux Au départ du coup, la masselotte et sa tige reculaient brusquement en comprimant le petit ressort arrière d'armement et en dégageant la pointe des deux goupilles de la masselotte supérieur cylindrique dentée. Les deux blocs inertiels dentés étaient encore maintenues en place quelque minuscules fractions de secondes par la goupille d'étain, mais le bloc supérieur se voyait imprimer une force de rotation axiale importante du fait du contact des rampes hélicoïdales des dents pressant les unes contre les autres, finissant par cisailler la goupille. Ainsi libérés, les blocs dentés étaient libres de bouger vers l'arrière, et la force de rotation axiale pouvait faire les pivoter. Les dents du bloc supérieur venaient ainsi s'engréner dans celles du bloc inférieur, raccourcissant de ce fait la longueur de l'ensemble et démasquant dès lors l'amorce située à l'extrémité de la tige centrale. A la sortie du tube, l'accélération s'arrêtant, la masselotte arrière en forme de disque était repoussée vers l'avant avec sa tige sous l'effet de son ressort arrière, et formait dès lors avec les deux masselotes cylindriques un solidaire mobile autour de la tige mobile porte-amorce. La fusée était dès lors armée, et durant le vol seul le ressort de sécurité supérieur empêchait le rugueux de heurter l'amorce. A l'impact, l'ensemble mobile était violemment projeté vers l'avant, comprimant le ressort de sécurité. La tige porte-amorce était également projetée vers l'avant et portait l'amorce au contact du rugueux. Le rugueux lui-même pouvait éventuellement être refoulé vers l'amorce en même temps pour autant que la tête de la fusée rencontre un obstacle suffisemment résistant. Ce dispositif assurait un fonctionnement nettement plus rapide que la fusée modèle 1899, explosant généralement dès que l'obus s'était enfoncé dans le sol à hauteur de l'ogive et donc convenant aux cas où un effet de surface était recherché, m&ritant donc son classement dans les fusées dites 'instantanées'. Le bouchon de la fusée était le plus souvent peint en rouge, parfois blanc ou bleu. Cette fusée équipait principalement les projectiles explosifs, chimiques ou incendiaires des
Toutefois, ces fusées ne pouvaient pas être utilisées avec les célèbres crapouillots de 58, ni les mortiers de tranchées de 150 ou de 240, le choc de départ ne permettant pas de faire fonctionner le mécanisme d'armement. |
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Fusée 24/31 'I' Mod 1914. modèle de profil aisément reconnaissable, avec le petit détonateur de queue vissé. |
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Fusée 24/31 'I' Mod 1914. Autre profil classique des champs de bataille. La plupart des fusées observées sur le terrain ont perdu leur bouchon porte-rugueux à refoulement, qui n'était pas vissé, mais maintenu par des billes en serrage |
Fusée 24/31 'I' Mod 1914. Vue sur le bouchon de deux exemplaires identiques, l'un ayant conservé des traces de sa peinture rouge d'origine |
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Fusée 24/31 'I' Mod 1914. Amorce de détonateur dévissée, vue sur le long canal du relais de feu. |
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Fusée 24/31 'I' Mod 1914. Amorce de détonateur dévissée, vue arrière sur le long canal du relais de feu et la rondelle de feutre. |
Fusée 24/31 'I' Mod 1914. Bel exemplaire, monté dans un adaptateur pour ogive d'obus de 155mm vraisemblablement. Le bouchon a été enfoncé par refoulement lors de l'impact |
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Fusée 24/31 'I' Mod 1914. Schéma d'époque du mécanisme d'armement |
Fusée 24/31 'I' Mod 1914. Schéma d'époque |
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Fusée 24/31 'I' Mod 1914 avec charge relais (vide). Traces de peinture rouge encore visibles. |
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Fusée 22/31 'I' Mle 1915 Peuch pour obus Naud |
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Une variante de la fusée percutante instantanée de 24/31 Mle 1914 'I' Peuch apparut en 1915, avec le même mécanisme intérieur mais un corps modifié afin de le rendre compatible avec les gaines de 30/38 mm des obus chimiques de type Naud chargés en phosphore.
Cette 'Fusée-détonateur percutante instantanée de 22/31 mm Mle 1915' fut également bien utile pour armer les obus explosifs périmés équipés d'un oeil de 22mm de diamètre. Cette fusée équipait principalement les projectiles explosifs, chimiques ou incendiaires des
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Fusée 22/31 'I' Mle 1915. |
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Fusée 22/31 'I' Mle 1915 (à gauche) à coté d'une fusée de 24/31 'I' Mle 1914 dont elle est dérivée, afin de montrer les différences notables de profil : tête plus longue, partie cylindrique de corps plus longue également. |
Fusée 22/31 'I' Mle 1915. Vue de l'arrière de la gaine relais (vide ) avec inscriptions |
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Fusée 22/31 'I' Mle 1915. Autre vue de comparaison avec une fusée de 24/31 Mle 1914. Les têtes des deux modèles sont similaires. |
Fusée 22/31 'I' Mle 1915. Autre vue de comparaison avec une fusée de 24/31 Mle 1914. |
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Fusée 22/31 'I' Mle 1915. complète avec sa gaine relais pour obus Naud (vide) |
Fusée 22/31 'I' Mle 1915. Schéma moderne |
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Fusée 'I.T.' de 24 avec ou sans retard pour matériel de tranchée |
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Après une pariode d'improvisation débutant à la fin de 1914 et qui aboutit à l'apparition du mortier de tranchées de 58 nr1 en janvier 1915, l'artillerie de tranchées Française se dote au printemps 1915 des premiers matériels règlementaires avec les mortiers de tranchée de 58 nr1 bis et de 58 nr2.
Une fusée instantanée simple est développée rapidement pour armer les projectiles empennés de divers calibres, et remplacer l'usage momentané de la fusée Siège et Montagne qui équipait les projectiles des mortiers de 58 nr1. Ce modèle de Fusée à tige sans retard (ou avec retard) 'I.T. Mle 1915 de 24 mm pour matériel de tranchées (''I.T.' pour 'instantanée de tranchées') était particulièrement rustique, mais remplissait bien sa fonction, faisant précéder le projectile d'une excroissance destinée à actionner le mécanisme de mise à feu avant même que l'ogive ne touche le sol. L'organisation interne était des plus simples, avec une tige percuteur rigide guidée par un crayon en bois inséré dans le corps tubulaire en acier de la fusée. A l'extrémité supérieure, cette tige était reliée à un poussoir en aluminium et en forme de champignon, traversé d'une goupille en métal mou. A son extrémité inférieure, la tige de percussion faisait office de rugueux placé face à une amorce. Le seul dispositif de sécurité de cette fusée rustique était la goupille en métal mou, suffisemment résistante pour résister au choc de départ du projectile et à la pression exercée par l'air sur la tête de percussion, mais aisément cisaillable par celle-ci à l'arrivée sur une surface résistante, le même mouvement amenant la pointe de la tige de percussion en contact avec l'amorce située à la base de la fusée et déclenchant l'explosion de l'obus via l'amorce de détonateur classique de 2 gr. de fulminate. Cette fusée connut deux variantes :
Au repos la tête de la fusée était protégée d'une coiffe en etain, et d'une bague en laiton empêchant tout mouvement de recul de la tête de percussion et à retirer avant le tir. La fusée 'I.T.' équipait principalement les projectiles des
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Fusée I.T. Mle 1915 retardée |
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Fusées I.T. Mle 1915 pour matériel de tranchée. Deux exemplaires. Celui du dessus possède encore son poussoir en aluminium alors que le poussoir de celui du dessous a disparu. |
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Fusées I.T. Mle 1915 pour matériel de tranchée. L'espace entre amorce de détonateur et base de fusée semble plus large pour l'exemplaire du dessus, indice qu'il pourrait s'agir d'une version retardée. Mais la longueur des tiges est la même. |
Fusée I.T. Mle 1915 pour matériel de tranchée. Vue du dessous avec l'amorce de détonateur standard. |
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Fusée I.T. Mle 1915 pour matériel de tranchée, montée sur tête de bombe de 16kg ou LS (diamètre approximatif 140mm) |
Fusée I.T. Mle 1915 pour matériel de tranchée. Schéma d'époque du modèle non retardé et du modèle retardé. |
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Fusée I.A. modèle 1915 et I.A.L. modèle 1916 |
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La Fusée I.A. Mle 15 ('instantanée allongée') apparaît en 1915, afin de déclencher des explosions encore plus rapides au contact du sol qu'avec la fusée 24/31 Mle 1914 'I' Peuch. Pour ce faire, le mécanisme percutant de la fusée I.A. était porté en avant du projectile au bout d'une tige en laiton de 12cm de long, et la transmission rapide au détonateur était assurée par un cordeau détonant (tube d'étain empli de mélinite).
Le mécanisme percutant logédans le corps en acier situé à l'extrémité de la tige de laiton, consistait en un rugueux mobile attaché à un bouton poussoir en acier et une amorce fixe, sans aucun ressort de sécurité pour les séparer. Lors de l'inmpact, le bouton poussoir était refoulé par la cible, et amenait le rugueux en contact avec l'amorce. L'explosion de celle-ci entrainait celle d'une amorce plus puissante située dans la tête, qui déclenchait la détonation du cordeau détonant en mélinite. Celui-ci provoquait instantanément l'explosion d'une amorce de détonateur à la base de la longue tige. Cette fusée instantanée était sécurisée au repos par réalisé par trois systèmes :
A la sortie de celui-ci, la vitesse de rotation devenant constante permettait à la force centrifuge d'éjecter la masselotte fixée au bout de la spirale, puis de dérouler celle-ci et d'éjecter finalement les demi-bagues, armant ainsi la fusée. En vol, seule la goupille permettait s'assurer la sécurité, malgré la pression de l'air contre le bouton poussoir. A l'arrivée sur la cible, le refoulement de la tête du percuteur suffisait à cisailler la goupille et permettait au rugueux de venir frapper l'amorce. Il existait deux modèles à sens d'enroulement de la spirale différent :
Faisant suite à de fréquents accidents de tir, un modèle modifié 'I.A.L.' Mle 1916 fut fabriqué, d'Après les travaux de André Lefèvre, ingénieur auxiliaire des poudres et spécialiste de la transmission de la détonation des amorces à distance. Des différences notables existaient également dans la forme de la tête de rugueux située au sommet de la fusée, et dans le filetage (femelle pour un filetage mâle du détonateur pour les fusées 'I.A.', ou mâle pour un filetage femelle du détonateur pour les fusées 'I.A.L.') de fixation de l'amorce de détonateur. Les fusées I.A. et I.A.L. équipaient principalement les projectiles explosifs des
Elles étaient sujettes à des déclenchements intempestifs en cas de décélération brutale dans l'âme du canon, et l'influence de leur sur l'aérodynamique de l'obus en affectait la portée, qu'il fallait corriger selon une table spécifique. |
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Fusée I.A.L. modèle 1916 |
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Fusée I.A. modèle 1915 et fusée I.A.L. modèle 1916. côte à côte, les deux versions successives avec en bas la fusée I.A. Mle 1915, et en haut la fusée I.A.L. Mle 1916. Elles sont reconnaissables à de subtiles différences externes détaillées dans les deux images suivantes. |
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Fusée I.A.L. Mle 1916 et I.A. Mle 1915. La version 1915 I.A. (à droite) est reconnaissable à l'amorce de détonateur à pas de vis mâle, celle de 1916 I.A.L. (à gauche) possédant une amorce de détonateur classique (pas de vis femelle). |
Fusée I.A.L. Mle 1916 et I.A. Mle 1915. Une autre différence réside dans la forme du bouchon de tête, gros et hémisphèriaue pour le modèle 1915 (dessous), plus plat pour le modèle 1915 (dessus). |
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Fusée I.A. Mle 1915. Amorce de détonateur à pas de vis mâle et tête en acier démontées |
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Fusée I.A.L. Mle 1916. Amorce de détonateur à pas de vis femelle et tête en acier démontées |
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Fusées I.A. mod 1915 et I.A.L. 1916 : Vue arrière des corps de tête (avec le rugueux) |
Fusée I.A.L. mod 1916 : Cet exemplaire a souffert, mais il permet de voir le canal de communication de la flamme à l'intérieur du corps en laiton |
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Fusées I.A. mod 1915 et I.A.L. 1916. Schémas d'époque |
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Fusée T.C.A.L. Mle 1917 et 1918 |
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Le long profil de la Fusée I.A. Mle 1915 et I.A.L. Mle 1916 présentait plusieurs inconvénients :
Comme pour cette dernière, la tête arrondie du poussoir (en acier ou en laiton) était reliée par un long crayon percuteur axial au rugueux qui venait percuter une amorce cette fois située à la base de la fusée, déclenchant le détonateur. La sécurité de la fusée T.C.A.L. était de même assurée par un triple mécanisme similaire à celui de la I.A.L. :
Cette fusée équipait principalement les projectiles explosifs des
La version légèrement modifée 1918 et la version originale 1918 étaient indiscernables extérieurement, la différence résidait dans la chaine pyrotechnique de queue (percuteur - amorce percutante supérieure - amorce primaire - détonateur pour la Fusée T.C.A.L. Mle 1917; percuteur - amorce percutante - détonateur pour la Fusée T.C.A.L. Mle 1918). |
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Fusée instantanée TCAL. |
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Fusée instantanée TCAL. système de sécurité Lefèvre encore en place. |
Fusée instantanée TCAL. Vue du dessus. Le poussoir de ce modèle est en laiton. D'autres modèles possédaient un poussoir en acier. |
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Fusée instantanée TCAL. Vue de l'arrière. Inscription 'M' sur la spirale de laiton sous la tête du percuteur |
Fusée instantanée TCAL. Amorce de détonateur démontée, remarquer à la base du corps de la fusée la pointe de la tige du percuteur qui affleure |
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Fusée instantanée TCAL. Amorce de détonateur (vide) démontée |
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Fusée instantanée TCAL, accompagnée à droite par sa descendante d'Après-guerre, la fusée T.C.A.L. Mle 1926 |
Fusée instantanée TCAL. Schéma moderne |
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Fusée RY 24/31 modèle 1917 |
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Les fusées instantanées à armement par système Lefèvre (Fusée instantanée allongée I.A. et I.A.L. et Fusée instantanée allongée T.C.A.L.) ne s'armaient que sous l'action d'une vitesse minimum de rotation du projectile. Cette limitation induisit le développement d'un nouveau mécanisme instantané utilisable sur les projectiles indifféremment de leur vitesse ou sens de rotation et dans une large plage de vitesses initiales.
Le Capitaine Remondy, à qui l'ont devait déjà la Fusée de 24/31 Mle 1916 'P.R.' fit adopter en 1917 une nouvelle fusée instantanée répondant à ce besoin. Cette Fusée instantanée percutante de 24/31 mm RY modèle 1917, (RY pour 'RemondY'), entièrement en laiton et recouverte avant usage d'une coiffe sertie en etain, utilisait la conjonction d'un mécanisme d'armement inertiel et d'un déclenchement par refoulement. La tête de percuteur creuse était fixée à l'extrémité d'une longue tige de percuteur axiale terminée par un rugueux. Un fort ressort de percuteur logédans une chambre sous la tête creuse empêchait les mouvements de cette tête en la repoussant en butée vers l'avant. Le porte-amorce, mobile, était situé à la base de la fusée. Il s'agissait d'un long tube dans lequel la tige de percussion pouvait coulisser, et à l'extrémité basse duquel se trouvait l'amorce percutante hors de portée de la tige de percuteur au repos même en cas de refoulement de la tête. La partie haute de ce tube était usinée de deux gorges. Une pièce de sûreté tubulaire mobile et pouvant coulisser autour du porte-amorce était munie de 3 agrafes flexibles dont les extrémités pouvaient s'agripper dans les gorges Au repos les agrafes étaient prises dans la gorge supérieure (dite de sûreté) du porte-amorce et maintenues fermées par une masselotte mobile tubulaire ceinturant les agrafes de cette pièce de sûreté. Un ressort d'armement de force moyenne maintenait au repos la masselotte tubulaire en position haute, et le tube mobile porte-amorce en position basse. Au moment du tir, dans un premier temps l'accélération dans le tube repoussait vers le bas à la fois la tête de percuteur (en comprimant le fort ressort de percuteur) dont le rugueux situé en fin de tige se rapprochait de l'amorce mais en restait toutefois hors de portée, et la masselotte tubulaire (en comprimant le ressort moyen), permettant l'ouverture des agrafes. Ceci permettait à la pièce de sûreté de descendre dans un second temps, laissant les agrafes se loger dans la seconde gorge ('d'armement'). A l'issue de cette phase, la fusée était armée mais restait sûre puisque l'amorce restait hors de portée du percuteur, poussée vers le bas par l'inertie et le ressort moyen. A la sortie du tube l'accélération cessait et les ressorts se détendaient à nouveau : le ressort de percuteur repoussait la tête de percuteur et la tige centrale vers le haut, éloignant à nouveau le rugueux de l'amorce. Dans le même temps, le ressort moyen intermédiaire repoussait la masselotte vers le haut avec les agrafes bloquées dans la gorge d'armement. Le ressort intermédiaire étant neutralisé par la séquence d'armenent, un petit ressort de force plus faible et placé entre le tube porte-amorce et le fond de la queue de la fusée pouvait enfin jouer à son tour en amenant celui-ci vers le haut. Dans cette position, l'amorce se trouvait à portée de la pointe du percuteur mais le contact était heureusement rendu impossible par l'action du fort ressort de percuteur. A l'impact, le refoulement violent de la tête de percuteur comprimait le fort ressort, et amenait le rugueux en contact de l'amorce, déclenchant ainsi l'explosion de l'amorce de détonateur. Cette fusée instantanée équipait principalement les projectiles des
La coiffe des fusées instantanées était peinte en rouge. De très petites quantités furent produites en version retardée (0,05 secondes - coiffe noire) pour la transformer en fusée percutante classique, ou à long retard (0,15 secondes - coiffe noire et douille de détonateur violette). |
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Fusée instantanée RY 24/31 modèle 1917. Noter les traces de peinture rouge sous la coiffe en etain disparue, indiquant une fusée non retardée |
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Fusée instantanée RY 24/31 modèle 1917. détail du bouchon de tête formant tête creuse de percuteur |
Fusée instantanée RY 24/31 modèle 1917. Sur cet exemplaire la tête de percuteur a perdu sa partie supérieure et montre sa structure creuse, ainsi que la base de la tige de percussion. |
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Fusée instantanée RY 24/31 modèle 1917. Vue latérale d'un exemplaire sans sa tête de percuteur, associé avec l'amorce de détonateur standard Française |
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Fusée instantanée RY 24/31 modèle 1917. Vue arrière montrant l'extrémité arrière du tube porte-amorce |
Fusée instantanée RY 24/31 modèle 1917. Vue arrière d'un autre exemplaire ayant perdu son tube porte-amorce et révèlant la pointe de la tige de percussion |
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Fusée instantanée RY 24/31 modèle 1917. Exemplaire observé en Champagne toujours monté sur un raccord d'ogive en acier |
Fusée instantanée RY 24/31 modèle 1917. Schéma d'époque, en configuration au repos |
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Fusée RYG 24/31 modèle 1918 |
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La Fusée instantanée RY 24/31 Mle 17 fut l'objet en 1918 de plusieurs modifications internes et externes qui donnèrent naisssance à une nouvelle fusée, baptisée Fusée RYG 24/31 modèle 1918 (système Remondy - Gaba).
La fusée reprenait quasiment à l'identique les mécanismes d'armement et de percussion créés par le Capitaine Remondy pour la RY Mle 1917, avec tige de percuteur fixée à une tête de refoulement, porte amorce tubulaire avec gorges usinées, pièce de sûreté mobile à agrafes, et masselotte mobile. Toutefois, elle était plus courte que celle-ci, et plusieurs changements étaient adoptés :
Des versions non retardées, à court retard ou long retard furent construites, avec un code couleur sur la partie supérieure de la tête de percuteur (non coloré si sans retard, peint en noir si retard court, coloré en noir et porte-amorce violet si long retard). Dans les modèles retardés, la tige de percuteur était nettement plus courte, l'amorce étant située cette fois à l'extrémité supérieure du tube porte-amorce creux et le retard se trouvant dans sa partie inférieure. Les modèles initiaux possédaient une amorce de détonateur classique à pas de vis femelle. A partir de 1924 des modèles avec amorce de détonateur à pas de vis mâle apparurent (pour l'artillerie), dits 'modèles à queue allégée'. Tout comme la première fusée Remondy, l'emploi avec des projectiles de trop grande vitesse initiale était prohibé (à partir de 1925 pour vitesses initiales > 800 m/s), ou devait se faire en couvrant l'extrémité d'une coiffe fausse ogive, la pression de l'air pouvant provoquer le refoulement de la tête. Cette fusée instantanée équipait principalement les projectiles explosifs des :
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Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918 |
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Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918. Vue arrière montrant l'amorce de détonateur à pas de vis mâle |
Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918. Marquage : '24 31 RYG / Mle 1918 / CN 5M-35' |
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Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918 - porte-amorce mâle démonté |
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Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918 - La tête de percuteur de ce modèle est en excellent état. Voir la goupille en laiton sur la partie haute de la tige |
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Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918 - Les deux fusées sont identiques |
Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918 - vue du dessus |
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Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918, détail de la tête de percussion, en aluminium corrodé par le temps |
Fusée instantanée RYG 24/31 modèle 1918. Schéma d'époque, montrant un modèle initial (détonateur à pas de vis femelle) |
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Fusée 'I.T.R.' raccourcie de 24 pour matériel de tranchée |
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La Fusée 24 mm I.T. Mle 1915 pour matériel de tranchées connut en 1917 une évolution majeure avec l'apparition d'une nouvelle Fusée de 24 mm 'I.T.R.' Mle 1917 pour matériel de tranchées ('R' pour 'Remondy'). D'aspect externe relativement semblable que celui de la Mle 1915 avec son long tube en acier et le poussoir de percussion à son extrémité, elle était dotée d'un mécanisme interne nettement plus sophistiqué : en lieu en place du rustique mécanisme percutant avec sécurité par goupille cisaillable était intégré un mécanisme percutant instantané à armement en deux temps de type 'Rémondy' (qui avait été développé pour la RY Mle 1917) avec quelques modifications dont certaines seront également mises en oeuvre dans la Fusée RYG Mle 1918
Comme dans cette dernière, le mécanisme Rémondy, dont l'armement était basé sur les actions de trois ressorts de force différentes et de masselottes sous l'effet de l'inertie, était sécurisé par une goupille cisaillable à l'impact. De même, la paroi arrière d'appui du fort ressort de percuteur était mobile afin de permettre au porte-amorce de venir à la rencontre du rugueux mobile projeté vers lui à l'impact, augmentant sensiblement la rapidité de l'explosion de ce dispositif instantané. Une autre différence interne notable avec la fusée 'I.T. Mle 1915' se trouvait à l'intérieur du long tube en acier, où la longue tige de percuteur guidée par un crayon en bois était remplacée par une tige plus courte sur laquelle venait se superposer un cylindre plein en bois, aluminium ou ivoirine (ivoire synthétique). Au repos, la tête était protégée d'une coiffe en etain peinte en rouge qu'u'il fallait retirer avant usage. La fusée I.T.R. Mle 1917 équipait principalement les projectiles des
Comme le modèle précédent, elle n'exista pas en version retardée, et était munie au repos d'une coiffe en etain peinte en rouge qu'il fallait ôter avant usage. Seule la fusée I.T.R. raccourcie Mle 1918 survécut à la Grande Guerre : entre deux guerres et en 1940 elle équipait encore les projectiles des
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Fusée 'I.T.R.' raccourcie Mle 1918 |
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Fusée 'I.T.R.' raccourcie Mle 1918. Vue de profil, une fusée instantanée à tige bien courte, mais compensée par un mécanisme percutant ultra-rapide. |
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Fusée 'I.T.R.' raccourcie Mle 1918. Vue de dessus sur le bouton poussoir en laiton et la fixation de la tige de percussion. |
Fusée 'I.T.R.' raccourcie Mle 1918. Vue du dessous, détonateur démonté. |
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Fusée 'I.T.R.' Mle 1917. Schéma moderne du modèle de 1917 |
Fusée 'I.T.R.' raccourcie Mle 1918. Schéma moderne du modèle de 1918 raccourci |
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Fusée fusante Desmarest à 6 durées de 22 mm |
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Il est certain que cette antique fusée n'ait pas été utilisée pendant la Grande Guerre, mais elle mérite de figurer dans cette étude comme l'ancêtre des systèmes fusants Français qui succèderont.
Les toutes premières fusées fusantes Francaises étaient faites d'un simple long tube en bois tronconique dont l'axe était traversé d'une composition fusante comprimée (le pulvérin). La fusée devait être réglée avant son insertion dans l'obus : avant le tir on perçait un trou le long du corps à une distance correspondant au temps de combustion désiré (grâce à des cercles gravés sur toute la longueur du cylindre pour des temps de 1 à 24 secondes). Seulement alors on pouvait introduir la fusée dans l'oeil de l'obus. Au départ du coup, le pulvérin était allumé par les gaz propulseurs, et brûlait jusqu'au trou foré où il communiquait la flamme à la charge de l'obus. En 1859 deux nouveaux types de fusées fusantes apparurent, en métal et pouvant être réglées après avoir été introduites dans l'obus. Dans les Fusées fusantes Desmarest de premier type, 2 ou 4 canaux parallèles et indépendants remplis de longueurs différentes de pulvérin étaient usinés dans la queue et reliaient la base de la queue de la fusée à sa tête de section carrée. Il suffisait de percer le bouchon en cuir du canal choisi pour sélectionner le temps de vol avant explosion (distances de 350, 570, 730 et 900 mètres pour les fusées à 4 canaux, 1100 et 2000 mètres pour les fusées à 2 canaux). Dans les Fusées fusantes Desmarest de second type, un tube fusant unique suivait l'axe de la queue de la fusée puis décrivait un arc de cercle à l'intérieur de la tête hexagonale. Sur chacun des 6 pans latéraux de la tête en forme d'écrou était pré-foré un trou bouché de cuir. Il suffisait de percer le trou correspondant à la durée de combustion choisie sur la fusée déjà montée sur l'obus. Deux évolutions successives virent le jour basées sur le même design mais avec seulement 4 ou 2 des 6 trous débouchables. Les fusées fusantes Desmarest n'étaient pas très fiables (l'obus n'explosant pas), et furent peu à peu abandonnées. Un dernier modèle fut introduit 10 ans plus tard avec la Fusée à 6 durées modèle 1870 système Treille de Beaulieu, avant l'apparition des fusées fusantes à barillet typiquement Françaises, bien plus sophistiquées et fiables mais reprenant le principe introduit par les fusées fusantes Desmarest d'une piste fusante dont la longueur effective était sélectionnée par perçage. |
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Fusée fusante Desmarest de second type de 22 mm à 6 durées. |
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Fusée fusante Desmarest de second type de 22 mm à 6 durées. Vue du dessus sur la tête en forme d'écrou hexagonal. |
Fusée fusante Desmarest de second type de 22 mm à 6 durées. Vue arrière avec le tube central dans lequel se trouvait le canal fusant commun . |
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Fusée fusante Desmarest de second type de 22 mm à 6 durées. Vue latérale avec l'un des 6 trous poursélection de la durée. |
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Fusée fusante Desmarest de second type de 22 mm à 6 durées. Vue latérale avec l'un des 6 trous poursélection de la durée. |
Fusée fusante Desmarest de second type de 22 mm à 6 durées. Schéma d'époque. |
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Fusée à double effet 25/38 Mle 1880 |
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Après 1875, le système pyrotechnique à barillet (ou 'système à tube fusant') s'impose en France pour les fusées à temps. Il marque un changement fondamental par rapport aux principes des premières fusées en bois du XVIIIe siècle auxquelles avaient succédé les fusées métalliques à pan utilisées pendant la guerre Franco-Prussienne de 1870 (Fusées Desmarest à 2, 3, 4 et 6 durées de trajet Mle 1859 à 1870 et de diverses dimensions), les Fusées mixtes Maucourant à 2 et 4 durées (Mle 1869) et enfin la Fusée mixte Henriet de 30mm Mle 1874. Il perdurera jusque dans les années 1950.
Les systèmes fusants à barillets fonctionnaient sur base :
C'est adapté sur un corps de Fusée percutante de 25/38 Mle 1875 et conservant son système percutant Budin que ce nouveau système fut monté pour former la fusée règlementaire à double effet fusant et percutant, nommée Fusée à double effet 25/38 Mod 1880. Sa coiffe était graduée de 0 à 22 secondes, avec un trou pré-usiné à chaque seconde (sauf pour le trou Nr 21). Pour un réglage plus fin du temps, la coiffe pouvait pivoter de quelques degrés le long d'une échelle graduée de 0 à 10. Certains modèles étaient privés de ce réglage fin. On les appelait Fusées à chapeau fixe par opposition aux fusées qui en étaient pourvues, appelées Fusées à chapeau mobile. Les toutes premières fusées de ce type apparurent toutefois plus tôt, vers 1878, comme l'atteste un des exemplaires montrés dans les photos de cette page mais je ne possède pas d'informations sur ce modèle qui pourrait se nommer Fusées à double effet 25/38 Mle 1878. Quelques petites différences externes la différencie de la fusée règlementaire Mle 1880 : la queue logeant le système percutant est un peu plus courte, le disque de base du système fusant est moins épais, les trous gradués pré-usinés de la coiffe sont plus ovalisés, et le trou Nr 21 est présent. La fusée de 25/38 Mle 1880 étant dotée d'un système percutant Budin qui ne pouvait s'armer qu'à des accélérations initiales élevées, elle était dénommée 'Fusée de campagne' et fut principalement montée sur les projectiles des
Il faut noter que le système Budin fut également utilisé sur des fusées de taille plus volumineuse comme pour la Fusée à double effet de 30/55 mm Mle 1880 (Budin) qui armait des obus à balles de 22 cm, et dans certains cas des obus à mitraille de 155 mm. Un exemplaire est conservé au Musée de l'Artillerie de Draguignan. |
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Fusée double effet de 25/38 Mle 1880. |
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Fusée 25/38 Mle 1880. Cette ancienne fusée n'équipait probablement en 1914-1918 que de très vieux matériels réquisitionnés au début du conflit. Remarquer, à la base, le réglage additionnel 0 à 10 qui n'était utilisé qu'avec les modèles à chapeau mobile. |
Fusée 25/38 Mle 1880. Cette pièce, destinée à l'instruction, a été découpée pour en montrer le mécanisme. |
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Fusée 25/38 Mle 1880. La partie fusante ouverte montre sous le chapeau gradué le barillet spiralé enroulé autour du barillet tronconique, dans l'axe duquel vient se loger le système concutant de mise à feu. |
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Fusée 25/38 Mle 1880. La partie percutante, système Budin, est logéeà l'intérieur de l'axe dans la queue de la fusée. |
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Fusée 25/38 Mle 1880. Vue du dessus de deux exemplaires. Celui de gauche est marqué '80' et est donc le modèle règlementaire de 1880. Celui de droite est marqué '78'. Il ne peut donc être un Mle 1880... |
Fusée 25/38 Mle 1880. Mle 1880 (à gauche) et le supposé Mle 1878 (à droite). Remarquer les quelques légères différences extérieures mentionnées dans la description. |
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Fusée 25/38 Mle 1880. Vue du dessus, marquage '80' |
Fusée 25/38 Mle 1880. Schéma d'époque |
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Fusée 25/38 Mle 1880 avec adaptateur de filet, la transformant en fusée de 35/38 Mle 1880. Photo prise au Musée de l'Artillerie à Draguignan |
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Fusée 30/55 Mle 1880. Photo prise au Musée de l'artillerie à Draguignan d'une rare fusée à barillet de la première génération utilisant un système percutant Budin mais cette fois sur un corps plus lourd de 30/55 mm. |
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Fusée à double effet 40/55 Mle 1880, 25/38 Mle 1881 et 30/55 Mle 1882 |
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La fusée Fusée à double effet 25/38 Mod 1880, qui dérivait de la Fusée percutante de 25/38 Mle 1875 (système Budin) ne s'armant que pour les accélérations initiales importantes de l'artillerie de campagne, il était nécessaire de concevoir des systèmes foncionnant avec les faibles charges propulsives de l'artillerie de Siège et lourde. C'est pourquoi le système percutant des Fusée 25/38, 30/45 et 40/55 Mle 1878-81 et 1878-92 (système Siège et Montagne) fut à son tour utilisé pour créer une Fusée de Siège à double effet de 40/55 mm Mle 1880, adaptée à l'oeil et aux vitesses initiales plus faibles de l'artillerie lourde.
De masse et de taille nettement plus importante que la fusée de 25/38 Mle 1880, cette nouvelle fusée possdait également un tube spiralé plus long, permettant des durées de combustion plus importantes. En conséquence, la coiffe était cette fois percée de graduations de 0 à 30 secondes. Comme pour la fusée précédente, une graduation de 0 à 10 sur la base de la fusée permettait de régler finement l'explosion au 10e de seconde près, par rotation de la coiffe. Il n'existait pas de fusée de ce genre à chapeau fixe. La fusée de 40/55 Mle 1880 fut principalement montée sur les projectiles des
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Fusée double effet de 40/55 Mle 1880. Ce modèle a souffert de l'impact, la coiffe est fortement déformée. |
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Fusée double effet de 40/55 Mle 1880. La longueur de la queue est typique du système percutant Siège et Montagne. |
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Fusée double effet de 40/55 Mle 1880. Vue darrière sur la queue logeant le système Siège et Montagne, identique aux fusées purement percutantes de ce système. Ici le trou d'extrémité est celui des fusées percutantes SM Mle 1878/81. |
Fusée double effet de 40/55 Mle 1880. Vue sur la coiffe mobile extérieure percée de 30 trous, et des 10 graduations de la base pour un réglagle fin par rotation. |
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Fusée double effet de 40/55 Mle 1880. Exemplaire en coupe photographié au Musée de l'Artillerie à Draguignan, avec vue sur le système percutant Siège et Montagne. |
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Fusée à double effet 25/38 Mle 1880/85 |
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En 1885 apparaît une nouvelle version de la première fusée de campagne à barillet Française (Fusée à double effet 25/38 Mod 1880, système Budin) .
La nouvelle Fusée à double effet de 25/38 Mle 1880/85 était toujours dotée du système percutant Budin. C'est au niveau de la coiffe que les différences majeures apparaissaient : toujours graduée de 0 à 22 secondes, elle était cette fois fixe, le réglage fin entre les trous pré-usinés des secondes était réalisé par utilisation de trous plus petits pour les demi-secondes, et le perçage de la coiffe sur des graduations intermédiaires tout au long de la spirale. Ce nouveau design de coiffe sera utilisé pour les fusées suivantes, la coiffe mobile du modèle précédent étant définitivement abandonnée. La fusée à double effet de 25/38mm Mle 1880/85 était le plus vraisemblablement utilisée pour les mêmes projectiles que la fusée équivalente du modèle 1880. |
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Fusée double effet de 25/38 Mle 1880/85. |
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Fusée double effet de 25/38 Mle 1880/85. A gauche, pour comparaison, la 30/38 Mle 1884 qui sera bien plue employée, avec une profil de coiffe similaire. |
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Fusée double effet de 25/38 Mle 1880/85. Vue arrière avec la queue contenant le système percutant Budin |
Fusée double effet de 25/38 Mle 1880/85. Vue du dessus - marquages '2 - 85'. |
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Fusée à double effet 25/38 Mle 1881/85 |
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La 'vielle' fusée de campagne à barillet Française Fusée de Siège de 25/38 mm Mle 1881 à double effet, système Siège et Montagne profite en 1885 de la même amélioration que celle apportée par la Fusée à double effet 25/38 Mle 1880/85, avec l'apparition d'un chapeau fixe doté de graduations intermédiaires entre les trous des secondes et des demi-secondes, toujours gradué de 0 à 22 secondes.
Comme la plupart des fusées Françaises, le diamètre du filetage de cette Fusée de Siège à double effet de 25/38mm Mle 1881/85 (Siège et Montagne) pouvait être modifié par un adaptateur afin de la rendre compatible avec des obus d'oeil supérieur à 25mm. La fusée à double effet de 25/38mm Mle 1881/85 était le plus vraisemblablement utilisée pour les mêmes projectiles que la fusée équivalente du modèle 1881. |
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Fusée à double effet 25/38 Mle 1881/85. Marquages 'ECPR 402 - 2-91 - SM'. |
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Fusée à double effet 25/38 Mle 1881/85. La longueur de la queue est typique du système percutant Siège et Montagne. |
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Fusée à double effet 25/38 Mle 1881/85. Comparaison avec la 30/38 Mle 1884 qui sera bien plue employée et son profil de coiffe similaire. |
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Fusée double effet de 25/38 Mle 1880/85. vue arrière sur la longue queue abritant le le système percutant Siège et Montagne. |
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Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 et 1884 T |
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Les premières fusées double effet Françaises à barillet ne pouvaient convenir à l'ensemble des bouches à feu, en raison de la sensibilité différente des systèmes percutants utilisés aux valeurs de l'accélération initiale des projectiles. dès lors, des fusées spécialisées devaient être utilisées : dotées d'un système Budin pour les projectiles des canons de campagne à forte accélération initiale, ou Siège et Montagne pour les projectiles d'artillerie de Siège.
En 1884 une nouvelle fusée à double effet est proposée, avec un système percutant compatible avec tous les types de projectiles et bouches à feu de l'époque. La Fusée à double effet de campagne de 30/38 mm Mle 1884 est ainsi composée :
Au départ du coup dans l'âme, la pièce de sûreté faisait masselotte et comprimait le ressort d'armement. Les agrafes de celle-ci venaient se caler dans les rainures des gorges de la partie basse du porte amorce, verrouillant le système en position armée. En vol, seul le petit ressort de sûreté empêchait le contact entre l'amorce et le rugueux. Si le système fusant fonctionnait pendant ce temps, sa flamme était communiquée dans la chambre du percuteur et enflammait l'amorce. A l'impact, l'ensemble solidaire pièce de sûreté / porte-amorce était projeté vers l'avant en comprimant le faible ressort de sûreté et l'amorce venait heurter le rugueux. Cette fusée adoptée en 1885 fonctionnait avec les canons de campagne et de Siège, sous charges propulsives entières ou réduites, pour des tirs fusants ou percutants. Elle remplaça progressivement les modèles plus anciens et devint règlementaire. Bien que compatible avec d'autres équipements, elle équipait principalement les obus à mitraille des :
A partir de cette date et pendant toute la Grande Guerre elle équipa principalement les obus à balle ou à mitraille des :
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Fusée à double effet 30/38 Mod 1884. Marquages '2-87'. modèle original sans tenon |
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Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 (T). Deux modèles datés de 1887. |
Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 (T). Vue du dessous. Le système percutant de la fusée de gauche a disparu, éjecté par l'explosion |
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Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 (T). A l'examen, deux différences notables apparaissent pour ces fusées. Celle de gauche possède un tenon et est donc une Mle 1884 T (alors que cette fusée est datée 1887 et que les tenons ne sont apparus qu'en 1902 - peut-être une fusée 1884 originale modifiée ?), celle de droite n'en possède pas et est donc une Mle 1884. De plus les longueurs des filetages sont sensiblement différentes |
Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 (T). Vue du dessus de trois exemplaires. Deux d'entre eux sont marqués '3 - 87' et '2 - 87'. Le troisième ne possède pas de marquages et est un 1884T avec un tenon |
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Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 (T). Vue du dessus, marquages : 'ECP 1 - 04 - 30-38 Mle 84 |
Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 (T). Vue arrière sur le bouchon de queue du système percutant Saussier |
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Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 (T). Vue de l'intérieur de la queue. Le dispositif percutant a disparu, mais le rugueux est toujours en place, entouré des évents de mise à feu reliés au système fusant situé dans la tête |
Fusée à double effet 30/38 Mod 1884 (T). Schéma d'époque |
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Fusée à double effet 30/55 Mle 1889 et 1889 T, ou fusante Mle 1913. |
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La Marine Française développa ses propres fusées à double effet dès 1886 avec la Fusée double effet de 18/28 Mle 1886 pour obus de 65mm, équipée d'un système percutant Robin, dont dériva en 1889 une Fusée double effet de 30/55 Mle 1886/89 Robin pour obus de 14cm et 16cm.
Cette fusée permettait d'obtenir des temps de vol beaucoup plus longs que les fusées contemporaines, puisqu'elle était graduée de 0 à 49 secondes au lieu des 22 ou 30 secondes classiques.. En 1890, l'armée de Terre adopta une fusée de dimensions et propriétés similaires, mais équipée du système percutant Saussier. Cette nouvelle version fut appelée la Fusée à Double Effet de 30/55 mm modèle 1889. La Marine finit par abandonner son design pour adopter ce modèle de l'armée de Terre, à partir de 1901. En 1902, un tenon fut ajouté à la base du cône de la fusée Mle 1889 pour permettre l'utilisation d'un débouchoir double. La fusée prit alors le nom de Fusée à Double Effet de 30/55 mm modèle 1889 T. Le bouchon de queue de cette fusée présentait une forme conique destinée à mieux pénétrer dans la poudre de l'obus auquel on la vissait, avec deux évents bouchés de disques de cuivre. Le filetage de 30mm pouvait passer à 40mm en ajoutant une bague de raccordement Mle 1889. Cette fusée à durée de combustion longue équipait principalement les projectiles des :
Cette variante équipait prinicipalement les projectiles des :
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Fusée à double effet 30/55 Mod 1889 T. Marquages 'INERTE', probablement à des fins d'instruction. modèle avec tenon |
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Fusée 30/55 Mod 1889 T. Exemplaire acheté en brocante, vue montrant le poinçonnage du débouchoir à la graduation '23 secondes' |
Fusée 30/55 Mod 1889. Autre exemplaire montrant le poinçonnage du débouchoir à la graduation '21 secondes' |
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Fusée 30/55 Mod 1913. détail de la vis de remplissage de la chambre à poudre |
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Fusée 30/55 Mod 1913. Exemplaire observé en Champagne, sur ogive à balles de 75 mm. Pas de marquage, mais il s'agit vraisemblablement du modèle fusant 1913 (pas de rugueux dans la queue, montage sur un obus à shrapnell de 75, de DCA) |
Fusée 30/55 Mod 1889. modèle initial sans tenon, marqué '30/55 - ECP 1 - 03 - Mle 89' |
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Fusée 30/55 Mod 1889 T. modèle démonté permettant de découvrir le barillet en plomb et la partie tronconique centrale abritant le concuteur |
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Fusée 30/55 Mod 1889 T. Vue du dessous montrant les orifices de mise à feu de la charge principale depuis le système fusant, et le rugueux de ce modèle à double effet. Photo Luc Malchair |
Fusée 30/55 Mod 1913. Vue du dessous montrant les orifices de mise à feu de la charge principale, et l'absence de rugueux de ce modèle strictement fusant |
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Fusée 30/55 Mod 1889. Coupe photographiée dans le Musée de l'Artillerie de Draguignan |
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Fusée 30/55 Mod 1889 T. Vue de la queue abritant le système percutant Saussier, avec son bouchon conique et les évents de communication de la flamme à l'obus |
Fusée 30/55 Mod 1889. Schéma d'époque |
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Fusée à double effet 40/55 Mod 1880/93. |
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La vieille Fusée à double effet 40/55 Mle 1880 équipée d'un système percutant Siège et Montagne fut modernisée en 1893, par l'adoption des coiffes classiques du type de ceux de la Fusée à double effet 30/55 Mle 1889, non mobiles.
Tout comme celle-ci elle disposait d'une spirale fusante graduée de 0 à 49 secondes, mais conservaient leur système percutant Siège et Montagne (conférant à leur queue une forme plus allongée) au lieu du système Saussier, probablement dans l'optique de les employer avec des projectiles à vitesse initiale très faible. la nouvelle fusée prit le nom de Fusée non détonateur double effet 40/55 mm mod 1880/93. très peu d'informations existent sur cette fusée qui semble n'avoir pas ou peu été employée durant le conflit. |
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Fusée à double effet 40/55 Mod 1880/93. Marquages '40-55 - ECP 94 - Mle 80-M93'. |
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Fusée 40/55 Mod 1880 m93. Cet exemplaire étrange a du servir à l'instruction, et est planté sur un clou en acier. Le filetage de 40mm est remplacé par une section lisse en laiton, mais la longue queue typique des systèmes percutants Siège et Montagne subsiste. |
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Fusée 40/55 Mod 1880 m93. Graduations de 0 à 49. Pas de tenon. |
Fusée 40/55 Mod 1880 m93. Vue du dessus |
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Fusée double effet 22/31 Mod 1897 ou fusante Mle 1916 |
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Cette Fusée à double effet 22/31 Mod 1897, reprenant le principe typiquement Français des fusées à tube spiralé fusant, fut spécifiquement créée pour les obus à balles à charge arrière du canon de campagne de 75 mm modèle 1897.
Graduée de 0 à 24 secondes pour le fonctionnement fusant (initié par un concuteur logédans le centre de la tête), le temps avant explosion était réglé par poinçonnage de l'échelle par un appareil spécialisé appelé 'débouchoir double'. Cette machine permettait d'accroître grandement la vitesse de l'opération de perçage des coiffes de fusées pour choix du temps fusant et était donc une composante essentielle du tir ultra-rapide du révolutionnaire canon de 75. Afin d'être compatibles avec ce débouchoir, les fusées devaient être dotées d'un tenon sur le disque à la base de la coiffe graduée. Les modèles fabriqués après le début de la première guerre mondiale ne comportaient d'ailleurs plus de graduations intermédiaires entre les trous, ceci étant denenu inutile avec l'emploi du 'débouchoir'. Le dispositif percutant de cette fusée à double effet, fonctionnant à l'impact, était du système Saussier. Destinée uniquement à communiquer le feu à la chambre à poudre arrière de l'obus via la 'tulipe' et le tube central, elle ne possédait pas de détonateur. La fusée double effet 22/31 Mle 1897 équipait principalement les projectiles des :
La fusée 22/31, sous sa version 1897 ou 1916 est la fusée à temps Française que l'on retrouve le plus fréquemment de nos jours sur les champs de bataille. |
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Fusée 22/31 Mod 1897. |
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Fusée 22/31 Mod 1897. Trois exemplaires observés en Champagne. Le premier a été débouché pour un fonctionnement à 12,2 secondes, le troisième à 17,3 secondes. Remarquer la déformation du second sous l'effet du choc d'arrivée |
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Fusée 22/31 Mod 1897. Bel exemplaire, un artefact typique obervable sur les anciens champs de bataille |
Fusée 22/31 Mod 1897. détail de dessus : inscriptions'ECP 10 05' - '22-31 Mle 97' |
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Fusée 22/31 Mod 1897. Exemplaire dégagé de l'ogive, marquage 'ECP 21 01 - 22-31 Mle 97 |
Fusée 22/31 Mod 1897. Vue arrière de deux exemplaires. L'un d'entre eux à conservé le bouchon de queue |
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Fusée 22/31 Mod 1897. intérieur de l'ogive, avec détail des évents de la fusée communiquant la flamme à la charge arrière de l'obus par l'intermédiaire d'un tube axial ('tulipe') |
Fusée 22/31 Mod 1897. Schéma d'époque |
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Fusée fusante ou à double effet 24/31 Mod 1915 et 1916 |
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En 1914 l'armée Française ne disposait d'aucune fusée-détonateur fusante ou double effet pour faire détoner les obus explosifs au cours de leur trajectoire. Ce mode de tir, utilisé par les armées Allemandes, se révèlait pourtant bien plus efficace contre les enemis retranchés mais également contre les aéronefs. Il fut donc décidé de concevoir une évolution de la Fusée à double effet de 22/31 Mod 1897 , mais avec un filetage de base de 24 mm pour adaptaion aux obus explosifs et l'adjonction d'un petit détonateur de queue identique à celui utilisé pour les Fusées-détonateur percutantes de 24/31 Mod 1899.
L'adaptation d'un système percutant au corps de la fusée inspiré de celui de la 22/31 Mle 1897 posant des problèmes, c'est d'abord un modèle strictement fusant qui vit le jour en 1915 avec la Fusée-détonateur fusante de 24/31mm Mle 1915. Le logement interne de sa de queue ne contenait aucun système percutant. Elle équipait des obus explosifs en tir anti-aérien (àvitant donc qu'en cas de défaillance du système fusant l'obus n'explose en atterissant au sol en territoire ami). Le bas de la queue de la fusée présentait un filetage mâle qui permettait de visser un détonateur (douille porte-amorce). Le dispositif fusant était gradué de 0 à 24 secondes comme pour la Fusée à double effet de 22/31 Mod 1897 . Le poinçonnage des graduations de 0 à 2 était expressément rendu difficile afin d'éviter l'explosion accidentelle et catastrophique des obus explosifs trop près de la sortie de la bouche du canon. Il fallut attendre 1916 pour que le modèle à double effet soit enfin disponible. Dans celui-ci, le dispositif percutant logédans la queue, était du système Robin, remplaçant dorénavant le système Saussier usuellement utilisé dans les fusées double effet Françaises. Le système percutant était isolé du système fusant par un obturateur, pour éviter d'être activé par celui-ci. Un court retard de 0,05 secondes était systématiquement monté, pour éviter les éclatements dans le tube d'obus explosifs munis de cette fusée. Ce modèle, appelé Fusée-détonateur double-effet de 24/31mm Mle 1916, équipait principalement les projectiles des :
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Fusée double effet 24/31 Mod 1916 ou fusante Mod 1915. Le détonateur de queue est partiellement détruit |
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Fusée double effet 24/31 Mod 1916 ou fusante Mod 1915. Vue arrière de deux modèles, côté détonateur (douille porte-amorce femelle) |
Fusée double effet 24/31 Mod 1916 ou fusante Mod 1915. Vue de dessus; pas de marquage visible |
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Fusée double effet 24/31 Mod 1916 ou fusante Mod 1915. Ces deux fusées identiques ne différent que par la présence, sur une d'entre elles d'un chapeau de protection en plomb étamé, à arracher avant le tir |
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Fusée double effet 24/31 Mod 1916 ou fusante Mod 1915. Vue de côté |
Fusée double effet 24/31 Mod 1916 ou fusante Mod 1915. Schéma d'époque |
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Fusée fusante ou à double effet 24/31 A Mod 1916 et 1918 |
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L'allongement de la portée du canon de campagne de 75 mm, nécessaire en anti-aérien pour atteindre les altitudes maximum, mais aussi par l'adoption d'obus explosifs plus aérodynamiques, rendit insuffisante la durée de la trajectoire fusante permise par la Fusée-détonateur de 24/31 fusante Mle 1915 double effet Mle 1916.
Un premier modèle purement fusant destiné à la DCA, sans aucun système percutant dans la queue, apparut d'abord en 1916 : la 'Fusée-détonateur fusante A de 24/31 mm Mle 1916' avec 'A' pour 'allongée'. L'allongement du tube fusant était permis par une spire additionnelle (6 spires au lieu de 5) et la coiffe était en conséquence désormais graduée de 0 à 31 secondes au lieu des 0 à 24 secondes des modèles précédents. De telle sorte à empêcher les explosions trop près de la bouche du canon, très dangereuses avec des obus explosifs, il était impossible de percer des trous avant la graduation 5 secondes. La coiffe et l'écrou de tête de la fusée fusante étaient peints en bleu. En 1918 une fusée à double effet fut introduite, dérivée de la version fusante par l'addition d'un système percutant Robin dans la queue, et fut dénommée 'Fusée-détonateur à double effet de 24/31 mm A Mle 1918'. Dans ce modèle un petit retard de 0.05 secondes était inséré dans la chaine pyrotechnique de queue, de sorte à empêcher toute explosion de l'obus dans le tube, ce qui aurait détruit la pièce et tué les servants. Ces fusées peuvent être reconnues de la fusée non allongée par leurs graduations atteignant les 31 secondes, mais aussi par la base de son plateau, environ de moitié moins haute que sur le modèle précédent. La coiffe de cette fusée était peinte en blanc. |
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Fusée double effet 24/31 A Mod 1918 ou fusante Mod 1916. |
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Fusée double effet 24/31 A Mod 1918 ou fusante Mod 1916. modèle trouvé en Chapagne, détonateur détruit |
Fusée double effet 24/31 A Mod 1918 ou fusante Mod 1916. Deux exemplaires, dont l'un est encore couvert de la coiffe de protection en plomb étamé |
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Fusée double effet 24/31 A Mod 1918 ou fusante Mod 1916. Coiffe de plomb étamé retirée |
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Fusée double effet 24/31 A Mod 1918 ou fusante Mod 1916.. Remarquer la différence de hauteur de la base du cône, entre le modèle allongé et le modèle original |
Fusée double effet 24/31 A Mod 1918 ou fusante Mod 1916. Schéma d'époque |
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Fusée fusante ou à double effet LD 24/31 Mle 1917 et 1918 |
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Malgré son augmentation à 31 secondes, la durée de combustion de la Fusée-détonateur de 24/31 A fusante Mle 1916 et double effet Mle 1918 était insuffisante pour les portées de l'artillerie de calibre supérieur au 75 mm (voire pour le 75 lui-même après pour des obus maximisant sa portée). En conséquence, un modèle considérablement allongé, comportant 9 révolutions du tube fusant au lieu de 6, fut conçu.
Cette Fusée-détonateur double effet LD de 24/31 mm Mle 1917, avec 'LD' pour 'Longue Distance' était graduée de 0 à 51 secondes au lieu des 31 secondes maximum de la version 'A', et était équipée d'un système percutant de type Robin logédans la queue. Elle équipait principalement les obus explosifs des :
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Fusée double effet LD 24/31 Mle 1917 ou fusante Mle 1918. |
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Fusée double effet LD 24/31 Mle 1917 ou fusante Mle 1918. fusée impressionante par sa longueur ! |
Fusée double effet LD 24/31 Mle 1917 ou fusante Mle 1918. Vue du dessus, avec la vis permettant d'ouvrir le système concuteur |
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Fusée double effet LD 24/31 Mle 1917 ou fusante Mle 1918. Deux modèles, dont l'un muni de la coiffe de protection en plomb étamé |
Fusée double effet LD 24/31 Mle 1917 ou fusante Mle 1918. Vue arrière sur le détonateur (porte-amorce) |
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Fusée double effet LD 24/31 Mle 1917 ou fusante Mle 1918. Porte-amorce démonté pour montrer le filetage mâle de la queue |
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Fusée double effet LD 24/31 Mle 1917 ou fusante Mle 1918. Vue du dessus de la pièce munie de la coiffe protectrice |
Fusée double effet LD 24/31 Mle 1917 ou fusante Mle 1918. Schéma d'époque |
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Fusée à double effet ou fusante LDA 24/31 Mle 1918 |
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Pour être complet, il faut enfin noter la construction en 1918 d'une Fusée-détonateur double effet LDA de 24/31 mm Mle 1918 avec l'acronyme 'LDA' pour 'Longue Distance allongée'. Comportant 10 spires et graduée de 0 à 75 secondes au lieu des 9 spires et 51 secondes max de la Fusée-détonateur 24/31 LD à double effet Mle 1917, ou fusante Mle 1918 précédente, cette dernière fusée équipait les obus de l'artillerie lourde, et en particulier de l'ALGP (Artillerie Lourde à Grande Puissance). Leur coiffe en etain était peinte en noir avec une bande verte à hauteur du plateau.
Elle fut également construite en version fusante seule, privée de système percutant, portant le nom de Fusée-détonateur fusante LDA de 24/31 mm Mle 1918. Dans ce cas, la coiffe était toujours peinte en noir mais avec une bande bleue à hauteur du plateau. |
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Fusée double effet ou fusante LDA 24/31 Mle 1918 à 10 spires (en bas), comparée à une fusée LD 24/31 Mle 1917 à 9 spires (en haut). Photo Patrice Colin |
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Fusée à double effet à deux plateaux Saint Chamond. |
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Exception notable à l'emploi généralisé des barillets fusants dans l'armée Francaise pour la fabrication de fusées a temps, cette Fusée a double effet à deux plateaux Saint Chamond utilisait le systeme classique de plateaux tournants en vigueur dans la plupart des autres armées. Le disque inférieur etait gradué de 1 a 18.
Le réglage des fusées à double effet Saint Chamond était réalisé avec un appareil nommé 'Régloir' ('régloir automatique sur banc à trépied') Cette fusée équipait principalement les projectiles des :
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Fusée à double effet à deux plateaux Saint Chamond. |
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Fusée à double effet à deux plateaux Saint Chamond. Images gracieusement prètées par Florian Garnier |
Fusée à double effet à deux plateaux Saint Chamond. Une des rares fusées à temps Francaises utilisant le système à plateaux rotatifs |
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Fusée à double effet à deux plateaux Saint Chamond. |
Fusée à double effet à deux plateaux Saint Chamond. |
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Fusée à double effet à deux plateaux Saint Chamond démontée |
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Fusée concutante de 22/24 mm pour obus de 37 mm traceurs incendiaires modèle 1917 |
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La lutte contre les ballons et les dirigeables necessitait l'emploi d'obus spéciaux qui permettaient d'enflammer la toile ou le gaz des aéronefs. Ainsi, pour les obus incendiaires et traçants de 37 mm fut conçue une fusée très simple dédiée.
Cette Fusée concutante de 22/24 pour obus de 37 mm incendiaire et traçant type D Mle 1917 de la Marine était très simplement composée d'un système concutant logédans une ogive en laiton.
Au départ du coup, une masselotte mobile porte-rugueux était projetée vers l'arrière sous le coup de l'accélération initiale et comprimait un ressort de sécurité. Le rugueux venait ainsi percuter une amorce dont la flamme était amplifiée par un renforcateur en poudre comprimée. Ceci communiquait le feu dans une chambre formée d'une bague en etain percée de trois fenètres ronde débouchant au travers des parois en acier de l'obus et contenant une mêche. La combustion de cette mêche agissait comme en relais qui, une fois consumé, mettait le feu à la charge incendiaire située dans le corps de l'obus. Les flammes puissantes créées par cette charge étaient projetées à l'extérieur de l'obus en vol et en rotation rapide par les trois fenètres pendant l'ascencion et la traversée de l'enveloppe du dirigeable. |
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Fusée concutante de 22/24. |
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Fusée concutante de 22/24. Vue du dessus avec le bouchon vissé de tête donnant accès au porte rugueux mobile, et une des fenètres par lesquelles les flammes de la charge incendiaire pouvaient jaillir. |
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Fusée concutante de 22/24. La fusée montée sur son obus incendiaire de 37 mm qui a été désassemblé de la douille contenant la charge propulsive. |
Fusée concutante de 22/24. Schéma moderne. |
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