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Il est plutôt rare de trouver des casques d'époque sur les champs de bataille, mais on en trouve facilement dans les brocantes. En effet, ces pièces étaient considérées commes des trophées par les combattants, et il en existe donc beaucoup dans les greniers.
Les allemands partirent en guerre avec les fameux casques à pointe (Pickelhaube), en cuir bouilli, et les français avec des casquettes...
Les Pickelhaube des allemands peuvent à eux seuls constituer une énorme collection, puisque chaque royaume de l'empire possédait son propre couvre-chef, et que de nombreuses variantes furent introduites en fonction de la date de fabrication.
Une superbe collection de casques à pointe peut être découverte au Fort de la Pompelle, près de Reims. Ce site est d'ailleurs également un très beau musée aménagé dans un haut lieu des combats, dans un fort pilonné par les obus.
Inutile de dire que les coups et projectiles reçus à la tête étaient souvent mortels ! L'expérience du combat amena à partir de 1915 l'emploi de calottes hémisphériques en acier à placer sous la casquette des soldats français...
En 1995, j'ai eu la chance de découvrir, dans les sillons d'un engin forestier sur la cote 304, les restes d'un casque à pointe allemand.
La plaque frontale avait disparu, mais les bords de laiton ou de cuivre, des restes de cuir, et surtout la pointe, étaient encore présents. J'ai restauré cette dernière, et en ai fait le symbôle de ma collection !
Les casques conçus par l'officier Adrian furent distribués aux troupes françaises pour l'offensive du 25 septembre 1915.
Ils sauvèrent certainement de nombreuses vies, même si leur réalisation en tôle d'acier emboutie, particulièrement fine, ne donnait qu'une protection toute relative. Il n'empêche que ce casque fut adopté par l'ensemble des troupes françaises, et distribué à ses alliés belges, italiens et serbes.
A quelques dizaines de mètres des restes du Pickhube allemand (voir ci-dessus) sur la cote 304 près de Verdun, pouvait se voir en 1995 une calotte de casque Adrian.
Premier véritable casque lourd de l'histoire moderne, le Stahlhelm fut distribué aux troupes allemandes en 1916. Embouti dans une tôle de meilleure qualité que le casque français, et couvrant une plus grande partie du crâne, il offrait une meilleure protection. Les deux rivets saillants sur le côté (qui disparurent sur la version utilisée par les troupes du IIIème Reich en 1939) servaient de point d'attache pour du camouflage ou une plaque de surblindage.
Les soldats des différentes armées croulent littéralement sous le poids de leurs équipements réglementaires. La tentation fut trop forte pour beaucoup d'entre eux de se débarasser de ces objets, mais la plupart du temps, ceux que l'on trouve sur les champs de bataille appartiennent à des morts, dispersés par les obus.
La soif était un des ennemis les plus redoutés par les combattants. Les gourdes étaient donc des objets indispensables, et on en trouve encore en quantités autour des anciennes tranchées.
La gourde française était de forme très caractéristique, avec ses deux embouts : le plus étroit pour boire, le plus large pour remplir ou verser.
La gourde allemande était de forme plus classique. Il faut croire que son bouchon était très efficace puisque le modèle de ci-dessous à droite contenait encore un liquide brunâtre que je n'ai pas réussi à identifier.
Les français disposaient dans leur paquetage d'une tasse de forme bien civile... Quant aux allemands, ils utilisaient une gamelle de forme bien moderne.
Encore une fois, alors que les soldats français reçurent des couverts classiques, les allemands en conçurent des spécifiques. Le même concept est encore utilisé de nos jours par les campeurs !
Les semelles, chaussures, guêtres ou morceaux de ceinturon, en cuir, ont généralement bien résisté au temps, et il n'est pas rare d'en découvrir encore de nos jours.
Des tonnes de matériel divers, amenées par les soldats, jonchaient le front. Ce véritable dépotoir, au milieu duquel vivaient les combattants, est encore visible sur les anciens champs de bataille, et les débris sont parfois bien émouvants..
Comment passer le temps dans les tranchées, quand on est un jeune homme, qu'on a soif, qu'on a peur, qu'on a froid ? L'alcool est généreusement distibué par les compagnies, mais aussi acheté par les hommes avec leurs propres deniers. Certains endroits du front regorgent de vieilles bouteilles de vin ou de bière.
La bouteille de gauche présente la particularité d'être décorée d'une étoile de Salomon. Je pensais y voir la marque d'une brasserie Allemande d'origine Juive, mais de nombreux visiteurs du site m'ont expliqué que l'étoile à 6 brancehes était le symbole des brasseurs Allemands à cette époque ! Il n'empêche : une manière de nous rappeler que durant la Grande Guerre, Allemands aryens et Allemands juifs combattirent ensemble dans les tranchées...
Le IIIème Reich se chargera quelques années plus tard de briser cette solidarité !
Mais si l'armée distribue si facilement de l'alcool, c'est aussi pour 'aider' les soldats au moment de l'assaut. Nombre de petites fioles d'alcool de menthe sont encore présentes dans les lignes françaises, et des jarres de rhum chez les britanniques.
Le sort des blessés de la Grande Guerre n'est guère enviable. Les plus malchanceux agonisaient des jours et des nuits dans le no man's land. Pour ceux qui avaient 'la chance' de tomber dans les lignes amies commençait un calvaire qui finissait souvent par la mort ... à l'hopital ou en chemin. La qualité des premiers soins reçus sur le front était souvent déterminante. Dans les conditions de la vie des tranchées, le tétanos et les infections étaient fréquents.
Lampe à acétylène française, conçue pour les mines de charbon, et distribuée en appoint à l'éclairage en dotation. Trouvée près de Hurtebise, au Chemin des Dames. Cet objet a du offrir à des soldats terrés sous terre dans un abri écrasé par le bombardement, un peu de lumière réconfortante...