Contributeur :
Alain Chaupin     
DavidL     
     
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Lieu :
France
Seclin (59)
Fort de Seclin
Coordonnées :
Lat : 50.55580 / Long : 3.00380
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Commentaires généraux sur le canon survivant :
Pièces identiques sur le lieu :
2
Pièces décrites sur cette fiche :
2
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Contexte historique de la pièce :
Inspiré par les travaux des capitaines Français Baquet et Locard, pères des tous premiers canons équipés d'un frein hydropneumatique (120C Mle 1890 et 155C Mle 1890), et ceux de l'Allemand Haussner, inventeur du concept de long recul de tube, le capitaine Sainte-Claire Deville de l'Atelier de Puteaux réalisa au début des années 1890 plusieurs prototypes prometteurs de canons à tir rapide de différents calibres, aboutissant à la demande par l'état-major Français d'une pièce de 75mm.
Le projet de '75C' à tir rapide du commandant Deport de l'atelier de Puteaux se démarqua très vite. Il reçut le soutien du Directeur de l'Artillerie et fut tenu secret par une habile campagne de contre-espionnage mettant surtout en avant les autres projets 75A, 75B et 75D moins prometteurs. Les premiers essais du prototype initial en 1893 confirmèrent les excellentes performances du design. La démission de Deport en 1895 pour l'industrie privée, déçu par le manque de reconnaissance de l'Armée, fut un problème vite contourné par la reprise du projet par les capitaines Sainte-Claire-Deville et Rimailho soutenus inconditionellement par le Général Deloye, nouveau Directeur de l'Artillerie. Cette équipe mena à son terme le développement, aboutissant au révolutionnaire 'canon de campagne de 75 mm Mle 1897', adopté officiellement en 1898 mais dont les premiers tubes et chassis avaient été commandés dès 1895 et 1896.
Les performances de la pièce, en particulier sa cadence de tir (jusque 18 coups / minute), sa portée (8500 m), sa précision, sa stabilité absolue pendant le tir et sa grande mobilité (sans oublier son profil futuriste) rendirent instantanément obsolètes les canons de campagne des autres nations, créant un vent de panique dans les bureaux d'études et les Etats-Majors. La France renversait ainsi complètement la situation technologique et tactique à son avantage, lavant l'affront de la défaite de 1870 partiellement due à la faiblesse technologique de son artillerie.
Ces propriétés exceptionnelles lui étaient apportées par de nombreuses innovations technologiques, parmi les plus importantes desquelles il faut citer :
- le système hydropneumatique récupérateur de recul (frein hydraulique, récupérateur pneumatique), réalisation mécanique de précision objet d'un secret absolu jusqu'à la fin de la guerre, y compris envers les alliés de la France,
- le long recul permis par un système de glissières et de galets de tube,
- l'immobilisation parfaite du châssis par la bêche et la technique de l'abattage (roues posées sur des patins reliés au chassis)
- la culasse excentrique Nordenfeld à manoeuvre rapide en un temps et extraction automatique de la douille
- le systême de hausse indépendante et les mécanismes permettant le pointage rapide et simultané en élévation et en direction par deux servants différents, le pointeur et le tireur
- l'emploi de munitions encartouchées dont les fusées à temps ou à double effet pouvaient être préréglées très rapidement et sans erreur dans un boîtier spécial nommé 'débouchoir'
Présenté au public en 1899, et tirant ses premiers obus en opération en Chine en 1900 devant les nations Européennes ébahies, le 'glorieux 75' séduisit tant l'Etat-Major et le gouvernement Français qu'ils en vinrent à considérer que cette seule pièce 'suffit à toutes les missions qui peuvent être confiées a l'artillerie dans la guerre de campagne'. Cette certitude, alliée à la doctrine d'offensives à outrance pronée par les militaires et aux contraintes budgétaires, amenèrent la nation à se désintéresser notoirement de la modernisation de son artillerie lourde de campagne, et à abandonner complètement tout projet d'obusier léger de campagne.
Ceci devait avoir de très fâcheuses conséquences dès août 1914 : même si le canon de 75 confirma pendant tout le conflit sa redoutable efficacité anti-personnel dans une mission d'accompagnement d'infanterie, il se montra rapidement inefficace contre les retranchements (en raison de son tir trop tendu) et dans une moindre mesure pour les préparations d'attaque (son obus explosif, quoique nettement supérieur à celui de son homologue Allemand de 77mm, manquant de puissance).
De nombreuses astuces furent improvisées avant et pendant le conflit pour corriger ces défauts, dont le tir plongeant avec charge réduite, l'enterrement de la bêche et la courbure de la trajectoire par adjonction à la tête de l'obus d'une plaquette 'Malandrin' (frein aérodynamique). Ces tentatives furent autant de déceptions, souvent coûteuses en vies humaines.
Comptant 4780 unités au début du conflit (dont 4080 dans des batteries disponibles pour les opérations), les effectifs de 75 baissèrent dangereusement à 3071 pièces en mai 1915 du fait des pertes de guerre et de la crise d'éclatements de tube créés par les munitions défectueuses fabriquées par des industriels de qualité diverse mobilisés en hâte. Les parcs se reconstituèrent ensuite avec les fabrications des arsenaux d'état puis aussi de l'industrie privée (dont Schneider) : on en comptait 6039 dans les Armées Françaises en novembre 1918.
Des variantes furent créées en arme anti-aérienne, anti-char, pièce de côte, pièces de bord et pièces de forteresse (sous casemate de Bourges). Le 75 fut utilisé par de tres nombreux pays alliés de la France pendant la Première Guerre dont la Belgique et les USA (1828 pièces achetées), mais aussi par l'Armée Allemande qui utilisa nombre de tubes de pièces capturées pour la fabrication de canons anti-aérien. Le canon était encore la pièce de campagne de l'Armée Française en mai 1940, et participa ensuite aux combats des troupes de la France Libre en Afrique ou fut intégré dans certaines unités de la Wehrmacht.
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Caractéristiques techniques :
- Descriptif complet : Canon de campagne de 75 mm modèle 1897
- Année du design : 1897
- Calibre : 75.00 mm
- Poids en position de tir : 1140 kg
- Poids à tracter : idem, plus caisson de poids équivalent, tractés ensemble
- Longueur tube en calibres : 34.50 (2475 mm - 30 calibres partie rayée seule)
- Nombre de rayures : 24 à droite, pas constant de 7 degrés
- Poids du projectile : 5.3 kg (obus explosif normal) / 7.24 kg (obus à balles) / 7.98 kg (obus explosif allongé) / etc...
- Vitesse initiale : 550 m/s (obus explosif normal)
- Cadence de tir : 18 coups par minute (recommandé 12 coups / min maxi)
- Portee : selon l'obus 6000 m / 6900 m / 11200 m / etc...
- Pointage en hauteur : -11 à +18 degrés
- Pointage en direction : champ de 5 à 6 degrés (100 millièmes)
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