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FICHE CANON SURVIVANT (# 701)
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France

Canon de 105mm L Mle 1913 TR Schneider

Artillerie légère

Contributeur :
(Wikimedia Commons) Bukvoed      http://commons.wikimedia.org/
Bernard Plumier      http://www.passioncompassion1418.com
     
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Lieu :
Israël
Tel-Aviv
Museum Batey ha-Osef
Coordonnées : Lat : 32.07170 / Long : 34.76720
Commentaires généraux sur le canon survivant :


Pièces identiques sur le lieu : 2
Pièces décrites sur cette fiche : 1

Vue avant, avec bouclier.

Les pneumatiques ne sont pas d'époque 14/18.

Marquage culasse : '105 Mle 1913 - Schneider - Le Havre 1918'


Informations historiques et techniques
Dénomination :     105 L Mle 1913 TR Origine :       ( Schneider)          

Contexte historique de la pièce :

Le parlement Français alerté par quelques militaires clairvoyants s'était inquiété à la fin de 1910 de l'absence d'artillerie lourde de campagne dans l'Armée. Une commission créée à cet effet demanda, dans un 'programme du 31 octobre 1911', la dotation d'un obusier léger de 105 mm et d'un canon de campagne de calibre moyen de longue portée. Fait nouveau en France, elle invitait l'Industrie privée à présenter ses matériels.

Or, les Etablissements Schneider, situés au Creusot, avaient développé en 1910 pour la Russie un très moderne canon de calibre 106.7 mm long a tir rapide (nommé Canon de 42 lignes de Campagne), fabriqué tant au Creusot que dans les usines Poutiloff sous licence. Cette pièce adaptée au calibre métrique de 105 mm fut adoptée en 1913 par l'Etat Major Français auquel elle avait été présentée en 1912, en compagnie d'un obusier léger de 105 mm du même constructeur mais qui fut lui rejeté.

Le 'canon de 105 L modèle 1913 Schneider' ('L' pour Long) introduisit en France de nombreuses innovations technologiques que l'on retrouvera dans beaucoup des matériels que Schneider développa tout au long du conflit et qui constituaient l'ossature des nouvelles constructions donnant progressivement à la France la supériorité numérique et technologique en artillerie dans la seconde moitié de la Guerre.

Cette pièce moderne alliait avec bonheur puissance, portée et mobilité. L'augmentation du poids induite par le calibre et la longueur du tube restait raisonnable, permettant à ce canon transportable en une seule pièce par traction animale, d'être quand même doté d'un bouclier protecteur pour ses servants. Elle comportait :

  • un tube long de plus de 22 calibres,

  • une très efficace culasse Schneider à manoeuvre rapide à vis interrompue et volet,

  • un système de récupération de recul composé d'un frein hydraulique et d'un récupérateur hydropneumatique montés parallèlement sous le tube,

  • un long berceau faisant une imposante saillie en arrière de la culasse et dans lequel la lourde masse composée du tube, de la culasse, et des corps du système frein / récupérateur coulissait sous l'effet du recul,

  • un long châssis polygonal à deux bêches, évidé au centre pour permettre de grands angles d'élévation.
Le mécanisme de récupération de recul était original en ce sens que, contrairement à l'usage, les pistons étaient fixes et reliés au châssis, alors que les cylindres et réservoirs bougeaient avec le tube. En conséquence la masse en mouvement était nettement supérieure, ce qui limitait la vitesse du recul et permettait une optimisation du système récupérateur. La longue excroissance arrière du berceau présentait l'avantage de 'contenir' l'amplitude du mouvement de recul du tube, évitant les accidents en tir à angle élevé (où la culasse aurait pu heurter le sol). Elle servait également de contre poids au long tube.

Le premier groupe de canons de 105 L modèle 1913 Schneider entra en service dès septembre 1914, a l'issue de la bataille de la Marne. La commande initiale portait sur 220 pièces mais les lenteurs de la fabrication, les besoins accrus par la guerre ainsi que par de nombreuses pertes causées par une certaine fragilité entraînèrent un déploiement lent malgré une production totale bien supérieure, si bien qu'en février 1916, il n'y avait encore que 93 canons de 105 L en service. En novembre 1917, il y en avait 372 en service pour 555 livrés. 576 canons de ce type dotaient l'armée en novembre 1918.

Le 105 L Mle 1913 équipait les armées Françaises et Polonaises en 1939, et fut utilisé par les Allemands à partir de 1940.

Caractéristiques techniques :

  • Descriptif complet : Canon de campagne Long de 105 mm Tir Rapide modèle 1913 Schneider
  • Année du design : 1913
  • Calibre : 105.00 mm
  • Poids en position de tir : 2350 kg
  • Poids à tracter : 2750 kg avec l'avant train, en une seule charge
  • Longueur tube en calibres : 22.40 (partie rayée seulement), 28.4 au total
  • Nombre de rayures : 40 pas constant de 7 degrés, à droite
  • Poids du projectile : 15.45 kg à 16.95 kg, semi-encartouchées
  • Vitesse initiale : 360 à 555 m/s
  • Cadence de tir : 6 à 8 coups par minute
  • Portee : 12500 m
  • Pointage en hauteur : -5 à +37 degrés
  • Pointage en direction : champ de 6 degrés


Sources
  • Les Canons de la Victoire, 5ème édition du Manuel d'Artillerie Lourde, revue et considérablement augmentée           Colonel Alvin       Commandant André             Henri Charles-Lavauzelle et Cie   1923  
  • Les canons de la Victoire 1914-1918 - Tome I - L'Artillerie de campagne       Pierre Touzin       François Vauvillier             Histoire et Collection   2006  
  • Le canon de 105 L Mle 1913 Schneider, l"élégant du Creusot - Guerre, Blindés et Matériel Nr 103       Général Guy François                   Histoire et Collection   2013  
  • Allied Artillery of World War One       Ian V. Hogg                   Crowood   1998